Eschyle dénonce la guerre, raconte le manque, et on devine très vite que les perses ont été vaincus. l'émotion mystérieuse et profonde en revanche, qui se dégage de l'écoute du texte, impressionne. On est là face à quelque chose de très ancien - les pyramides, Angkor Vat - suspendu.

Et s'il fallait raconter une histoire à propos des perses, ce serait celle d'Eschyle : après avoir deux fois fait la guerre aux perses, il écrit, il cherche à faire entendre les voix de ceux qui, hier encore, étaient ses ennemis. on pense à l'autre, ce désir qu'on a parfois de parler pour lui, de jouer pour lui..., du théâtre en somme, qui naît ici, dans la violence des conflits...

Aujourd'hui, les perses et les grecs sont morts, mais les voix ont voyagé, jusqu'à nous. Elles nous parlent. Peut-être est-ce là, pour nous, le présent et le plaisir rare de cette histoire, celle d'Eschyle, celle des perses, ces voix qui réveillent une part profonde de notre être, de notre humanité enfouie.