On l'appelle Face de cuillère à cause de son visage rond. On la dit attardée. En vérité, elle n'a pas d'âge et ne deviendra jamais vieille... Son médecin le lui a dit... Elle est condamnée. Lee Hall, scénariste de Billy Elliot, aborde un sujet grave qui pourrait être dérangeant. Cependant, la traduction dans une langue sans naïveté de Fabrice Melquiot, nous rend proches les confidences de cette jeune fille à peine sortie de l'enfance, qui accepte la fatalité et résiste au malheur.

Michel Didym, metteur en scène de nombreuses pièces plébiscitées par la presse et le public dont Langue à langue des chiens de roche de Daniel Danis au Théâtre du Vieux Colombier ou plus récemment, Les animaux ne savent pas qu'ils vont mourir de Pierre Desproges au Théâtre de la Ville, dirige Romane Bohringer, bouleversante, qui prouve une fois de plus son intelligence et sa sensibilité dans le costume fragile de Face de cuillère. Forte, fière et audacieuse tout à la fois, la comédienne met en lumière la dignité d'un esprit d'une maturité absolue.