Une coupure de courant plonge la ville dans l'obscurité. Dans cette pénombre favorisant les confidences, trois jeunes femmes, Myriam, Maud et Mady, confessent alors ce qui ronge leur coeur, leur chair depuis trop longtemps. Elles possèdent une vision de l'amour et une conception de la sexualité totalement altérées par un événement marquant de leur vie qui a détruit leurs rêves et toute leur innocence. Entre lueurs d'espoir et cris de rage, vagues de douceur et rafales d'impudeur, sourires éphémères et larmes amères, elles mettent leur âme à nu...

A notre époque, l'expression " libération sexuelle " semble appartenir au passé car acquise : chaque individu est désormais libre de disposer de son corps selon ses propres désirs. C'est nier les traumatismes liés à la maltraitance psychologique sur l'enfant. C'est oublier qu'en France, chaque mois, en moyenne six femmes meurent sous les coups de leur partenaire. C'est ignorer que 25000 cas de viols sont recensés dans notre pays chaque année. Et c'est sans compter celles qui restent murées dans le silence. Non, nous ne sommes pas tous égaux face à la sexualité. Elle est le reflet de notre enfance, de nos douleurs, de nos traumatismes, parfois si bien enfouis qu'il est presque impossible pour autrui de les discerner. A travers la voix des trois jeunes femmes de L Arme de Nuit, c'est toute une partie d'une population féminine au désespoir qui s'exprime et nous explique qu'il ne faut pas ignorer cette souffrance qu'on ne voit pas à l'oeil nu. Les ecchymoses ne sont pas les seuls symptômes de la maltraitance, de l'humiliation et d'une vie détruite à jamais.