Lady blue, chanteuse de Blues

Un polar musical de Jonathan Kerr

SAVANNAH BLUE, cette fabuleuse chanteuse de blues, disparue depuis plus de vingt ans, hante encore la mémoire de son GARDE DU CORPS. Sa disparition mystérieuse, jamais totalement élucidée, ne lui a jamais permis de l'oublier.

Mais vingt ans, c'est quoi finalement ? peut-être juste un long sommeil.

Car elle est là, de nouveau, devant nous. Celle qui chante lui ressemble en tout cas. Mais celle-là à vingt ans alors que LADY BLUE, quand elle nous a quitté, était à la fin de sa carrière ?

Les vrais amants peuvent-ils jamais se délivrer tout à fait ?

Et ce STROMBOLI, qui manipule un peu tout le monde, à quoi a-t-il vraiment participé ?

LADY BLUE aurait-elle accepté de lui servir de cobaye ?

Par amour ?

Mais s'il y a eu meurtre, qui a tué, est-ce vraiment le saxophoniste ? Et ce JOHNNY WINTER, le guitariste, pourquoi s'est-il prêté à cette mascarade ?

L'histoire va s'égrener devant nous. Chaque protagoniste tentant de retrouver une part de vérité.

Dans les flons flons d'une fête foraine, avec quelques tirs à la carabine, secouée par le rythme salsa d'une boite de nuit, l'odeur entêtante d'une pipe d'opium, le parfum obsédant d'une dame en noire ; qui voulait retourner à la nuit en gardant son reflet intact dans le miroir.

Note d'Intention et de mise en scène

Dans Camille C (Molière 2005 du meilleur musical) j'avais mis en regard le mythe d'Hadès Perséphone et Déméter avec la cosmogonie de CAMILLE : RODIN, elle-même et sa mère. A travers ce polar musical, j'ai voulu visiter la légende d'Orphée, en la transposant dans une histoire contemporaine.

Sommes-nous toujours condamnés à nous retourner, et à voir disparaître au loin l'objet de notre désir ?

L'homme qui s'éloigne du rivage à bord de sa barque a-t-il inévitablement, son passé devant lui, et son avenir dans le dos ?

A travers ces questions posées, il s'agit d'une plongée au noir, d'un polar baroque et métaphysique dont le héros, à l'instar d'Orphée, n'est, bien sûr, pas certain de triompher.

Mais il y a autre chose encore : Lady Blue est le monde qui s'en va. Le vieux monde. Un monde de plus en plus tenté, par la manipulation génétique. Un monde qui joue les apprentis sorciers. Qui a même peut-être tendance à voir dans cet espoir de la réplique identique une sorte de nouveau sacre à la vie.

Sans se douter, sans doute, de l'aspect incestueux et funeste de la vie infinie.

Jouer à se faire peur, oui. Voilà l'intention. Chercher à rester au plus près de la légende, en basculant dans un futur, somme toute, relativement immédiat.

Un vrai polar donc, mais aussi un conte initiatique et enchanté. Teinté d'humour parfois. Même si souvent, ça vire au noir.

Entre récital spectaculaire et théâtre musical, la mise en scène cherchera, à traduire cette nouvelle légende. Un récital qui s'animerait en quelque sorte. Qui donnerait parole et vie à chaque protagoniste : le saxo, le guitariste, l'accordéoniste... la danseuse, bien sûr, le garde du corps et LADY BLUE.

Traverser le miroir pour faire le deuil du monde et malgré tout garder la joie de vivre.

Jonathan KERR