Hors-Je, un objet artistique radical et atypique A la croisée du théâtre, de la chorégraphie et de la performance, aux frontières du réel et du fantastique, Hors-je s'affirme résolument comme un spectacle hors normes, une expérience théâtrale troublante, exigeante et singulière.
C'est un même désir de création qui réunit ici Cathérine Casabianca, comédienne, Benjamin Colin, musicien et créateur de sons, Marc Moreigne, écrivain et dramaturge et David Baudenon, scénographe et créateur lumières.
A travers un bouleversement du langage et de l'ordre des éléments de la représentation (corps, lumière, objets, texte, son et vidéo), Hors-je nous entraîne dans un vertigineux rêve éveillé où l'on croisera une jeune femme à l'existence bien réglée (quoique...), un mur qui vit sa vie, des objets inventoriés dans des poches plastiques, une valise....
Hors-je est une pièce à la fois physique, plastique, sonore et visuelle où le thème contemporain et universel du sujet multiple, de soi et de l'autre enchaînés dans une coexistence pas toujours pacifique, prend une dimension en même temps émouvante et inquiétante.

Le personnage unique de cette histoire est une jeune femme. Une jeune femme dont nous ne savons rien. Ni qui elle est, ni d'où elle vient. Rien en apparence ne la distingue des autres jeunes femmes de trente ans si ce n'est peut-être une forme de tension intérieure permanente. Comme une peur latente et indécise qui ne la lâche pas. Pourtant, son apparence extérieure est nette, calme, posée. Tout semble bien réglé, à sa place dans son univers. Sous contrôle. Rien dans son aspect physique, son comportement, son " look " vestimentaire ne manifeste la moindre extravagance.
Sa vie paraît tranquille. Sans histoire. Tous les matins, elle se lève à la même heure, s'habille (toujours pareil) et sort de chez elle. Le soir, elle rentre, range ses affaires, se change, poursuivant un rituel apparemment immuable...
Elle est seule.
Mais la nuit venue, la jeune femme ressort et elle revient de ses raids nocturnes avec des trophées, des objets divers recueillis ça et là. Et une fois rentrée chez elle, la jeune femme se livre à une étrange activité, une sorte de cérémonie : elle inspecte, inventorie ses trouvailles de la nuit, les identifie, les classe, les range dans des pochons plastiques individuels transparents, cherche un espace vide sur ses murs et y fixe le pochon à l'aide d'une punaise... Elle semble chercher quelque chose, mais quoi ? Chaque nouvel objet qui vient s'ajouter à sa collection ne vient pas mettre un terme à sa mystérieuse quête... jusqu'au jour où elle revient avec un objet plus lourd, plus volumineux que tous les autres. Une valise. Une valise pleine à ras-bord.
Dès lors, tout va changer...

Le son et la musique, parties prenantes de l'univers de HORS-JE Pour cette pièce, le son et la musique n'auront pas un rôle d'accompagnement mais prendront part au sens, participeront à la dramaturgie.
Le son, d'abord, tiendra du bruitage, au sens cinématographique, non pas dans le but d'un grand réalisme, mais plutôt afin d'appuyer la dimension fantastique de la pièce. L'exagération de certains bruits du corps, la disparition soudaine du son ambiant, l'apparition de sons mystérieux avec ou sans accroches directes à l'image (voix, souffles, " mémoires sonores de certains objets ", confusion des repères extérieur\intérieur, instant présent\temps imaginaire, sons du réel\sons étranges, etc.)
Le mur d'objets, protagoniste à part entière de la pièce, se verra animé par un univers auditif propre et évolutif, contrastant avec son apparente immobilité plastique. Ainsi l'entendra-t-on respirer, réagir, ressentir presque physiquement le contact du personnage, l'appeler parfois, et même rêver la nuit.
La musique se trouvera sous la forme d'une berceuse chantée par la comédienne, point d'orgue " minimaliste " du bouleversement d'identité que va connaître le personnage ; ainsi que sous la forme d'un mixage en direct de sons du plateau et de sons préenregistrés, par un traitement électro-acoustique des matières sonores. Le dispositif sera donc double : d'une part, des micros cachés sur le plateau afin de capter et diffuser les sons directs, (sons de certains objets, certaines actions, sons de pas sur la plancher, le stylo parcourant la feuille, la tasse de thé, etc.), et, d'autre part, une banque de sons joués en temps réel (sons de l'intérieur du corps, sons de l'extérieur de l'appartement, etc.)