Une violoncelliste et une chanteuse se produisent parmi les végétaux de l'un des jardins de Royaumont. Autour d'elles, tout paraît frémir ; cardons, bardanes et épinards géants semblent vibrer à l'unisson. C'est l'effet " Carré magique " !

Une trentaine de haut-parleurs sont en effet dissimulés sous les plantes de cette partie du potager. Tous sont reliés à un système de diffusion novateur, développé en collaboration avec l'Ircam et l'artiste sonore Manuel Poletti du studio de création Music Unit. Ce dispositif invisible permet aux deux jeunes musiciennes de créer, dans une grande proximité avec les spectateurs, une oeuvre méditative d'un compositeur lauréat de l'Académie Voix Nouvelles de 2018, le Japonais Kaito Nakahori.

Nouvelles artistes en résidence, la violoncelliste Marie Ythier et la soprano Johanna Vargas aborderont également une oeuvre récente de la Chinoise Huihui Cheng (les habitués du Festival se souviennent du piano costume qu'elle avait imaginé pour Claudia Chan en 2017) ou un solo de violoncelle de l'Anglais Jonathan Harvey, dont les Angels ont été immortalisés par les Métaboles lors du Festival 2019. Le concert fini, les haut-parleurs reprendront leur vie discrète et craintive, telle que l'a imaginée le compositeur Jean-Luc Hervé : ils émettent tout au long de la journée des sons inspirés de la nature, à un volume et une densité qui varient en fonction de l'attitude des auditeurs. Ce n'est qu'en s'approchant doucement que l'on savoure pleinement cette invitation à l'écoute de notre environnement.