" Mozart ! ", tel fut le dernier mot de Gustav Mahler. En ouverture de ce programme, l'orchestre de François-Xavier Roth, Les Siècles interprète sur des instruments historiques la Symphonie n°4 de Gustav Mahler, pièce presque classique et décriée du temps du compositeur, dans laquelle Theodor Adorno voyait un hommage à l'auteur de La Flûte enchantée. Car Mahler appréciait Mozart, dont il avait souvent dirigé les oeuvres.

Un colloque co-organisé par la Bibliothèque La Grange Fleuret (l'ancienne " Médiathèque Musicale Mahler ", qui rouvre après plus de deux ans de travaux) et la Philharmonie de Paris s'intéresse justement ce week-end à l'influence du travail d'interprète sur ses propres partitions. Si Mahler aimait Mozart, Mozart, lui, aimait Aloysia Weber. Il tomba amoureux de la soprano allemande en 1777, lors d'un voyage à Mannheim. Il lui composa plusieurs airs, dont Alcandro lo confesso et Vorrei spiegarvi, oh Dio ! qu'il inséra dans son interprétation de l'opéra Il curioso indiscreto de Pasquale Anfossi. Ces témoignages de son affection restèrent vains et Mozart épousa finalement la soeur d'Aloysia, Constanze Weber.

Les siècles s'inspirent de ces amours contrariées pour confectionner un bouquet d'immortelles mélodies, que l'orchestre tend à l'une des plus belles voix de sa génération, la soprano Sabine Devieilhe, actuellement artiste de la saison 20/21 à l'Opéra national de Paris.