À l'heure dite, les baguettes exécutent des danses macabres et témoignent de la fascination éternelle de l'Homme pour la mort.
Pour le plaisir d'un public bien vivant, le compositeur libanais Zad Moultaka se prête au jeu et invente sa vision contemporaine de l'enfer. Avec les Percussions Claviers de Lyon, il imagine le "Diabolus in Musica" – simple intervalle de triton utilisé en musique pour suggérer le mal ou la laideur – comme un être hideux et malfaisant contre lequel ont lutté tous les compositeurs depuis le Moyen Âge.

On retrouve en musique ces créatures extravagantes pavoisant dans les célèbres Danse macabre et Songe d'une nuit du sabbat, tandis que Stravinsky met en scène le fantôme de sa marionnette assassinée dans Petrouchka. Car les innovations instrumentales permettent ces terribles évocations : un xylophone mène la danse des squelettes, les cloches du glas funèbre font le vide autour d'elles, le tambour de basque est jeté au sol comme un crâne fracassé... En rehaussant l'orchestre de sonorités inouïes, les percussions traduisent le trouble, la puissance et la magie occulte.
Complice de ces sorcelleries, le compositeur Zad Moultaka arrange et compose des miniatures, interludes musicaux, agissant comme des espaces de résonance et de méditation.