Feux follets

Si Six Personnages de Pirandello sont très certainement toujours en quête d'auteur, ceux deLeo Molko l'ont bel et bien trouvé.

Chacun des quatre, (à l'exception peut-être de la chorale ampoule) sont autant d'échos à son " imaginaire collectif ", autant de reflets déformés par son miroir d'Alice. Miroir que les nostalgiques appelleront " plume " et les pessimistes " clavier ".

Ils n'attendent pas Godot, mais un public... D'abord hésitants, ils finiront par se jeter dans l'arène, ou plutôt dans le forum (du Centre Mondial de la Paix, à Verdun (55)) où ils espèrent bien, qu'à l'instar du " personnage " de Beckett, vous viendrez.

Il faudra alors vous endormir un peu, pour pénétrer dans cet univers entre rêve et réalité où une prostituée à la mémoire peu fiable dansera entre les genres, entre deux de ses facettes... Camille ou Franz... ?

Il faudra fouiller vos souvenirs, ceux de vos parents ou grands-parents pour laisser à ce boucher grognon au fort accent allemand une chance de prendre vie, à nouveau...

Il faudra, retrouver la main de l'enfant que vous avez été et la serrer bien fort pour comprendre les questions que se pose la petite artiste à la maison-carton...

Ceux qui se réveillent du pied gauche en ayant tout oublié de l'odyssée que leur subconscient a fait la nuit précédente pourront se tourner vers l'Ampoule qui éclairera à sa manière à elle, sans trop en dire, pour ne rien n'enlever à la magie de cet instant de théâtre, la destinée de ces feux follets qui n'ont plus que pour désir de devenir des fantômes qui vous appartiennent et de prendre corps dans vos yeux embrumés.

Et alors ? Et alors, tout devra recommencer...