Emmanuelle Vo Dinh aime pénètrer au coeur des mystères, cette fois celui de l'oeuvre d'un compositeur, La grande fugue de Beethoven, un des derniers quatuors à cordes, qu'elle a mis sous les regards croisés de ses complices habituels.
Frédéric- Yves Jeannet, l'écrivain, Zeena Parkins, la musicienne, Laurent Pariente le scénographe et Françoise Michel l'éclairagiste ont composé chacun une fugue.
Ces fugues entrelaçées donnent un spectacle d'une grande simplicité et d'une grande complexité comme l'oeuvre qui l'a inspiré.

Sous une pluie incessante, pluie translucide, pluie de cendres ?
CROISéES nous conduit vers le silence total du compositeur enfermé dans sa nuit. Trois étapes sur ce chemin ; d'abord un prélude silencieux, les danseurs prennent possession du plateau, y laissent leur empreinte, puis un quatuor de voix vient se mêler aux corps des danseurs, voix intérieure du compositeur, voix qui commente, enfin une musique s'élève, le quatuor de Zeena Parkins qui met en mouvement les corps dans une danse naïve, primitive, intense.
Le silence à nouveau, la pluie cesse, le noir.

Dans CROISéES, Emmanuelle Vo-Dinh a retenu la danse comme pour laisser la place à ses compagnons fugueurs, puis elle l'a laissée exploser. Un spectacle est né de l'écoute et de la complicité, un spectacle magistral.