Ironiques ou dramatiques, les Nouvelles de Tchekhov sont un matériau théâtral avec une variété de situations et de personnages, de lieux, de rythmes, de couleurs et de saisons.

Elles nous plongent dans une atmosphère fantastique ou mélancolique, joyeuse, parfois absurde. Derrière ces textes multiples se cache la personnalité d'un seul artiste.

On retrouve le théâtre dans les nouvelles : des petits détails insignifiants, des répliques, des monologues, des types. On y voit des Nina, des Verchinine, des Olga, des Touzenbach, des Lioubov, des Serebriakov, des Ania, des Trofimov... Et combien de médecins ? Une vraie galerie de portraits.

Les lieux se ressemblent. La demeure seigneuriale au portail décrépi, un grand parc, une petite ville de Russie... Les Nouvelles éclairent des pans entiers du monde : les campagnes et les capitales, la périphérie, les monastères, les lycées, les hôpitaux, les maisons closes... Tous les milieux sociaux sont évoqués sous le scalpel...

Les personnages parlent du travail, de l'instruction, de l'union libre, de l'utilité sociale, de la vérité et d'un monde meilleur. Et puis il y a l'amour à chaque instant, " cinq quintaux d'amour ". C'est la vitalité de Tchekhov où le froissement des robes, la lueur du petit jour, la poussière, le goût du thé comptent autant sinon plus que les mots. Microcosmes tchekhoviens : fluidité de la ligne et multiplication des centres.

Le spectacle s'est construit à partir d'une démarche collective et polyphonique de laboratoire qui se prolonge au contact du public.