Un acteur masqué apparaît. C'est Don Juan. Il se retrouve dans les coulisses de l'au-delà ; il voudrait retourner sur la scène de la vie, mais son temps est passé. Peu à peu, devant nous, évoquant des bribes de sa vie, il va se démaquiller, se déshabiller, ôter son masque, se mettre à nu. A mesure qu'il prendra conscience de sa mort, du destin écrit et de la destinée tissée main, la solitude viendra à bout de ses soubresauts de jeu d'acteur, d'ironie, de révolte.

La Mort de Don Juan est aussi le parcours avoué d'une solitude. Confession d'une solitude insidieuse, qui se dévoile dans l'absence concrète de l'autre.
Entouré toute sa vie, de son valet et des femmes qu'il séduit, Don Juan ignore lui-même le degré de solitude qui habite son intérieur. C'est dans cet entre-deux de la mort, cet espace de questionnement ultime où il devient son unique miroir, que Don Juan amorcera une brèche dans son être intérieur.
La confession de Don Juan est aussi celle de tout homme – tout être – assoiffé de vie qui se remplit sans savoir se désaltérer. L'aveu d'une négation de ses peurs et manques, d'une fuite de soi-même.
Confession de peu d'entre nous dans la société d'efficacité qui nous façonne.

La critique de Froggy's Delight : "Avec ce texte, Damiane Goudet procède non pas à une réécriture du mythe de Don Juan mais à son complètement, en ce que sa mort n'est pas l'aboutissement de son défi ultime, mais son commencement. Tout dans ce spectacle est fascinant d'intelligence, de sens et de beauté. Il met en lumière un très beau texte de grande qualité, qui pourrait se suffire à lui-même par sa portée philosophique et métaphysique. Il révèle en outre une superposition de figures, le masque de Don Juan, le personnage, l'homme et le comédien : l'incarnation d'un mythe à travers sa représentation théâtrale et toute la dimension mystique de l'acte du comédien. Luc Antoni, présence palpable, voix superbe, est ce héros maudit et adulé, un corps en représentation dans un processus de dévoilement et de dépouillement. Ce spectacle totalement indispensable fait accéder le spectateur à un état supérieur de conscience." (Martine Piazzon)