Le garçon girafe est un mélodrame urbain qui raconte l'histoire, dans une capitale européenne, d'un amour impossible, d'un chassé croisé amoureux entre deux hommes et deux femmes. C'est une pièce sur le désir. Autour d'eux rôde le garçon girafe, personnage énigmatique et marginal entre réalisme et de la poésie. Il est à la fois une apparition, un fantôme du passé et un jeune vendeur de journaux à la criée, un témoin et un prédicateur, un danseur et un clochard, un musicien et un personnage muet, un voyant et un fou, un meurtrier et un bouc-émissaire …

Il est comme un écran sur lequel se projettent les dérives des autres personnages, prisonniers de leurs désirs diffus et sous-jacents, figures en équilibre instable coincées entre un passé obsédant et un présent marqué par le vide. Pour contrer leur difficulté d'être, ils tentent quelques pas de danse, quelques notes de chant, quelques métaphores poétiques, peut-être parce que ces moyens d’expression sont, comme le dirait jacques demy :"la seule expression possible de l'humanité".

Cette pièce très contemporaine parle de la "crise des trente ans", avec ses faux ridicules, ses dérives et ses vraies douleurs, quelque part entre l'exaltation et l'hésitation exacerbées. L'écriture et la mise en scène s'inspirent du cinéma, du film muet à la Nouvelle Vague en passant par la comédie musicale, le film noir et le mélodrame. Ces références jouent comme des repères, mais aussi des miroirs, des échos de ce qui se passe sur la scène, l'expression des fantasmes des personnages, et proposent aussi des ouvertures vers une autre vie rêvée. Le garçon girafe, c'est avant tout un hommage du théâtre au cinéma…