La pièce nous raconte le parcours de Jonas Cairn, employé aux usines de poêles et cuisinières Dieudans, et porte-drapeau d'un groupe d'ouvriers qui s'insurgent contre la vente programmée de leur usine, et leur "mise sur le trottoir".

Au naturalisme apparent des premières scènes s'ajoutent rapidement humour, poésie, et éclats de rêverie, qui teintent et décalent, par contraste, un sujet sérieux et grave. Ainsi, Cairn croisera et affrontera les délires visionnaires d'un chiffonnier, un homme de main et son "anthropochien", des "golden boys" - cyniques - tout en essayant de résister aux rondes de séduction de Jade, la fille de son patron, bien décidée à défier l'autorité parentale.

Cairn, "c'est l'histoire d'un homme qui voulait changer le monde", et qui se heurte à l'incompréhension de ses interlocuteurs : les mots qu'il emploie, à force d'être galvaudés, ont été vidés de leur sens. C'est l'histoire d'un héros tragique, anti-héros contemporain, looser, témoin d'une Contre Histoire. Pas celle des vainqueurs, des victorieux, des dirigeants, mais celle de tous ceux qui par leurs actes proposent de nouveaux " possibles "... et se heurtent à leur propre impuissance.

Théâtre.
Ni documentaire.
Ni pamphlet.

Mais conte philosophique qui nous propose de suivre le trajet d'un "ange rebelle" à la personnalité multiple, et à travers lui, de mettre en examen l'homme et la société dans laquelle nous vivons. Constat terrible de ce que nous sommes en train de vivre. Zoom sur le fonctionnement actuel du monde du travail. Utopie de faire bouger les lignes de ce monde qui semble oublier l'humain.