Les ferments du chaos
En toile de fond, l'Angleterre thatchérienne. Dans ce décor, le récit simple de deux soeurs ennemies.
Isabelle et Marion, orphelines de leur père, recueillent une jeune belle-mère, encombrante à plus d'un titre. Lestée de ce fardeau hystérique, chacune composera selon son coeur. Un coeur rude pour la brillante politicienne; un coeur en sursis pour l'autre fille, aimante et désarmée, aux yeux de qui le salut paternel tient au respect de son dernier sentiment.
C'est une affaire de famille où les amours sont à la peine, où les hommes vacillent entre posture de circonstances et retenue craintive ; mus en réalité, par des intérêts tout autres. Un conte cruel, où la marâtre n'est pas exempte du dégât de ses tares.
Tentant de concilier devoir de mémoire et désir de révolte, chacun semble se détourner de son humanité, happé par une tourmente vénale qui détruirait tout sur son passage.
David Hare abat les cartes d'une guerre froide ordinaire. Il raconte une histoire faussement banale où la relation filiale est avortée, où la pièce rapportée est étouffante de prépotences. Où les protagonistes eux-mêmes finissent par occulter ce qui a déclenché la tempête, tant la foudre s'abat sur le mouvant comme sur l'inerte.
Une chronique douce-amère, qui précipite les réponses aux dilemmes que l'on fuit.