Interview par la revue l’AGORA :
L’Agora : Pourquoi ce titre C’est rien…c’est tout ?
Liza-Maria : Tout est important et rien ne l’est… Fétu de paille et être éternel unique…
L’Agora : Pourquoi une pièce poétique ?
Liza-Maria: D’abord, je n’ai pas cherché à « faire de la poésie ». Si la poésie est là, elle est venue sans effort ni volonté. Et puis, je ne voulais pas faire un psychodrame de cette scène de rupture. La vie est plus grande que le psychodrame. Je voulais aller au-delà du petit jugement humain, pour embrasser les sentiments d’un cœur plus ferme, plus vaste.
L’Agora : Cette pièce est-elle une catharsis ?
Liza-Maria : Je l’espère. C’est un creuset dont les personnages sortent différents et grandis, ils vont là où ils n’auraient jamais pensé aller... Aimer, c’est aussi parfois savoir perdre, savoir se retirer pour permettre à l’autre d’exister. Dans cette pièce la femme va chercher l’homme pour l’amener là où il n’a pas l’habitude d’aller, elle est initiatrice : elle lui apprend l’acte d’abandon, l’acte du renoncement.
L’Agora : C’est rien… c’est tout est peuplée de chats, de citronniers, de peupliers, de papillons…
Liza-Maria : Là encore, je crois que le poète rattrape le dramaturge, donc les personnages. Je suis amoureuse du vivant : un arbre, une fleur et je pleure et je perds la notion du temps. Je suis attentive à la simple présence de la vie qui nous baigne. Et si j’écris d’autres pièces, elles seront encore plus empreintes de ces sensations.
L’Agora : Pourquoi un tel décor ?
Liza-Maria : Le lieu véritable de C’est rien… c’est tout est le mystère éternel entre l’homme et la femme. Le décor évoque un jardin, mais c’est avant tout un espace intemporel, symboliste. Il y a opposition entre le miroir brisé et les flammes de vie, et puis la présence de l’eau, miroir retrouvé qui lave la vue et qui fait renaître. Etre c’est voir. Voir son âme et l’âme des autres.