Belle entrée en matière pour ce duo parisien dont la pop lyrique et sincère a su toucher depuis, au fil de ses concerts, un public sans cesse plus nombreux.
C'est l'élégance des mélodies signées Dimitri Leroy conjuguée à la sensibilité à fleur de peau des textes de Jérémy Barlozzo qui fait la séduisante singularité du groupe.

Bien entendu Ava évoque la grande Gardner.
Une de ces stars hollywoodiennes d'antan qui ont écrit leur histoire en noir et blanc, dans la vie comme sur grand écran, mêlant sombres tragédies et bonheur éblouissant.
Un peu à leur manière, le duo, en habillant sa prose désenchantée d'arrangements aériens, rappelle qu'au fond des abîmes les plus profonds perce toujours la lumière.

C'est en effet une musique au relief émotionnel intense que l'on découvre avec Ava.
Lorsque la voix de Jérémy portée par les arrangements soignés de Dimitri s'envole pour atteindre les sommets, elle provoque irrémédiablement des frissons.
Et sur scène, la musique d'Ava s'emballe parfois, rappelant que le duo vient du rock.

Qu'il drape ses mots de notes mélancoliques ou qu'il les enrobe d'arrangements plus catchy, le duo chante les faiblesses individuelles, les destins brisés et les maux d'amour qu'il fait rimer avec toujours. A coeur ouvert, sans artifice ni fausse pudeur, la mise à nu des sentiments n'en est que plus émouvante.
Il n'y a pas d'amour heureux ? Peut-être.
Mais, avec sa pop sombre pourtant baignée de lumière, Ava invente l'oxymore musical, où la noirceur des mots s'illumine au contact de mélodies rayonnantes : une musique dans laquelle le soleil noir de la mélancolie irradie