Adaptation libre et fidèle du Roman de Renart, empruntée à diverses branches et autres menteries, ce spectacle en restitue la truculence, la verdeur et la facétie : le personnage central de Renart trompe tout son monde " car la faim compte les heures, car la faim lui fait la guerre " nous dit-il...
Certes, mais s'il trompe c'est surtout pour se délecter des tours cruels qu'il joue à tous. Là où les autres crient au péché, au coup malheureux du sort, à la leçon divine, Renart ne voit que jouissance de la vie : il mange, il fait l'amour, il tue, il rigole, il tremble... de bon coeur et de bonnes tripes.

Maurice Baud nous rend témoin, complice même, de cette tromperie effrénée, de cette irrévérence, seule réponse trouvée par Renart aux certitudes creuses des moeurs et des puissants de son époque. Et l'on voit que le moyen-âge n'est pas si loin !... Avec sa cruauté mais aussi sa capacité à rire et à s'attendrir.

Et si Renart avait une âme, elle serait dans le violoncelle de Marie-Claude Douvrain