Pas de respect pour la grammaire et les grammairiens ! Les membres de Thiefs savent bien que la langue est une chose en constante évolution. Pas seulement parce que l'orthographe de leur nom ferait tiquer leur professeur d'anglais (il s'agit juste d'une blague entre eux née des paroles d'une chanson de Nas, le pluriel de " hief" (voleur) étant "thieves"). Leur musique, d'un autre côté, repense beaucoup plus radicalement le vocabulaire du jazz, en une sorte de patois hybride empruntant à l'électronique, au hip hop et aux possibilités sans limites du jazz moderne.

Dans leur premier album éponyme, Thiefs – le batteur chanteur Guillermo E. Brown, le bassiste Keith Witty, et le saxophoniste Christophe Panzani – opèrent une refonte de la triangulation du trio jazz dans une approche post-moderne, ouverte aux myriades de sons et options offertes aux artistes d'aujourd'hui. Dense avec d'infinies strates de sons et d'inventions spontanées, leur musique est pour autant attirante et excitante pour des auditeurs versés dans des formes évolutives et avancées de la pop moderne. Si le jazz n'avait pas encore été inventé, il aurait eu de bonnes chances de sonner comme Thiefs. Le son unique de Thiefs, à la fois aventureux et accessible, est le fruit naturel des sensibilités combinées de ses trois membres.

Guillermo E. Brown – batterie
Keith Witty – c.basse, electronics
Christophe Panzani – sax, electronics