Certes, conquérir Roxane est un défi ! Mais quel autre défi surtout que celui d'adapter une longue version tout en préservant le suc des instants émotionnels connus et reconnus de tous : quel doigté ! La qualité de jeu et la somptuosité des costumes vous invitent immédiatement à entrer dans la pièce et à partager ce beau texte si bien respecté dans ses morceaux choisis! Le décor est d'autant plus sobre qu'il génère couleur et relief aux personnages. Sur une fine mise en scène (apartés, plans figés, balcon...), on salue le mérite qu'ont les acteurs à prendre possession de la scène dans un espace si réduit : bien des Compagnies auraient refusé d'y jouer Cyrano : voici un autre challenge ! Par ailleurs, on note bon nombre d'enfants dans la salle. Voici une relecture réellement réussie ! # écrit le 24/01/11
3 femmes, d'excellent niveau, aux caractères bien trempés, vont nous faire partager une scène dont la banalité reste cependant toute relative... Cela part sur les chapeaux de roues au point que l'on doute que cette énergie puisse perdurer! Mais le rythme ne décélérant pas pendant 1h, nous restons bluffés par un texte correctement articulé, non boulé où l'écoute résiste à cette cadence effrénée. Quelques faiblesses de régie se trouvent vite oubliées par un décor bien approprié. On note aussi une bonne gestion de l'espace (pour une scène à 3, l'on pourrait craindre de trop nombreux déplacements répétitifs). Bravo ! # écrit le 27/05/10 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Quand l’enfer rime avec l’ironie et la légèreté !
10/10
Tout d'abord, un homme s'adresse à nous : est-il narrateur, bonimenteur, magicien, bourreau ou tout simplement complice de ces pauvres créatures en souffrance qu'il se met à nous dévoiler ? " Pauvres "...pas vraiment ! Car leur énergie, leur esprit de dérision, leur distance par rapport aux affres subis, nous les présentent tout autres ...et l'on peut même ne pas avoir envie de refreiner un rire ! Une fine mise en scène à l'apparence minimaliste va merveilleusement nous happer car, en faisant passer des messages douloureux par la chanson (exprimée ici spontanément et non de façon académique), nous ne pouvons rester insensibles. Ainsi, de cet accablement sous-jacent se dégage une réelle légèreté et ces femmes moqueuses nous entraînent à percevoir autrement leur univers infernal côtoyant celui de l'enfer. Des déplacements toujours justifiés et des lumières bien choisies donnent du caractère à cette représentation porteuse de leçons ! # écrit le 08/02/10
Des personnages pris dans un tourbillon et qui se rencontrent malgré eux, lorsque ce n'est pas vraiment souhaitable, une machine qui s'affole quand on tente de placer un mot en entraînant un autre pour combler justement cet affolement, voilà les composants rituels d'une mécanique divinement huilée propre à un Feydeau ! Mais cela ne suffit pas ! Car si ces 12 personnages n'étaient pas formés à suivre le rythme endiablé que la tâche impose, ils ne nous embarqueraient pas dans nos fauteuils, pendant 2 h, dans leur délire. Tous sont égaux devant la qualité de jeu : du petit rôle de la vieille fille aux plus grands, comme la sensuelle chanteuse, le pitoyable noceur, l'hilarant général ou la mère distinguée et particulièrement juste. Saluons notamment le mérite qu'ont ces acteurs de jouer dans un espace assez réduit...sans jamais se bousculer dans leur pareille agitation : du professionnel ! Et cette porte centrale ! Belle trouvaille que d'exploiter de la sorte cet élément de décor, essentiel pour faire vivre un état d' " improvisation "...lorsque l'on sait que tout est écrit si drastiquement ...Voici un bel espace de liberté dans une douce folie de jeu merveilleusement maîtrisée. Bravo à tous ! # écrit le 16/11/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Lorsque l'on veut faire passer un " caprice des sens " par un " caprice de coeur "...ne se trouve-t-on pas en prise à la mauvaise foi? Si une malle, une pendule ou une plume nous rappellent l'époque de Musset, nous voici bien en présence d'un texte qui pourrait s'inscrire pleinement dans notre vie contemporaine : on y évoque la liberté du couple où chacun peut aller danser de son côté en empruntant même la voiture de sa meilleure amie ! Trois personnages s'affrontent dans cette petite cave aux belles pierres qu'offre ce ravissant théâtre : un homme dont la sobriété de jeu ne va que mettre en exergue sa lâcheté et deux femmes aux couleurs contrastées. Saluons particulièrement le jeu subtil, plein de finesse, tant habité de sincérité, de Mathilde, l'épouse dupée face à son exubérante amie. On notera cependant une mise en scène assez minimaliste qui pourrait, par ex., en faire oublier le sens des " entrées " annoncées ! # écrit le 12/11/09
" J'ai 8 ans et je me demande si ma gouvernante est une fée...ou une sorcière ? ", voilà la question cruciale qui va tourmenter cette petite fille, sur un texte plein de finesse et de sensibilité. La performance de jeu réside principalement en une incroyable observation des mimiques et postures que prennent les enfants dans des situations courantes, pour les reproduire avec la plus grande justesse de naturel : un exercice parfaitement réussi, pour une adulte en scène ! Le fil conducteur semble simple mais il s'enrichit peu à peu d'idées originales grâce à une mise en scène toujours innovante qui nous laisse constamment à l'écoute. Une bande son merveilleusement dosée tant par son intensité que par sa palette diversifiée, va ponctuer intelligemment les multiples situations de jeux, ce qui n'est pas souvent le cas dans un spectacle pour enfants. Saluons également les compétentes vocales de la gouvernante. Bref, voici une représentation qui satisfera autant les enfants que les adultes car l'on est bien loin d'un spectacle où les parents " suivent " pour accompagner leur progéniture, sans en prendre du plaisir, tant le rêve s'impose dans le plus grand respect d'une recherche de qualité clairement professionnelle. # écrit le 01/11/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Charles Nouveau dans L'expression de mes sentiments distingués
Herman Van Veen : Quatre-vingts