L'adolescence, une période ingrate pour beaucoup, que ce soit pour l'ado ou le parent. Une parenthèse de la vie où les soucis paraissent superficiels mais cachent une souffrance bien plus profonde. Peut-être le seul moment de l'existence, avec le mariage, où les envies de meurtre sont proportionnelles à l'amour éprouvé. Le fameux amour-haine familial est ici superbement illustré. L'ado souvent qualifié de "sans-cervelle", d'"idiot", aux "occupations sans intérêt", bourré de paradoxes est ici interprété avec brio. Ne rien montrer, cacher les failles à tout prix. Le miroir qui sert de défouloir est une super idée ! Le jeune comédien excelle dans les changements de personnages, c'est un seul en scène impressionnant. La mise en scène, moderne et dynamique, mérite d'être félicitée: l'utilisation des sons est lumières est non seulement en accord parfait avec le jeu, mais aussi avec le thème de la pièce: cette jeune génération, férue de nouvelles technologies. Avec un fil conducteur solide, un message cohérent, nous avons ici une excellente pièce qui mérite les applaudissements ! # écrit le 11/11/12
Elle nous montre un après-guerre vécu avec courage, une période ressentie singulièrement pour chaque personnage. La guerre les a affectés, traumatisés, et ils dédramatisent. Des tabous restent, certains sont levés avec précaution.. La fin de quelque chose est toujours le début d'autre chose, ici l'après-guerre sonne aussi le début de la Guerre Froide. Nous regardons évoluer sur plusieurs années un éventail de personnages, tous bien différents, mais surtout drôles et attachants. Les monologues sont très bons. Les costumes, le décor, sans oublier la belle musique à l'accordéon, nous replongent immédiatement dans l'époque. # écrit le 11/11/12
Inclassable, cette pièce bénéficie d'une mise en scène chorégraphiée et totalement déjantée. Les costumes, le ring nous mettent dans l'ambiance d'un vrai match de catch, mais les deux protagonistes aux talents rebelles, l'arbitre qui s'en découvre un par inadvertance, et le régisseur farceur détournent l'ordre pré-établi. Un sympathique lien se tisse entre les artistes, absolument pas confinés dans leur rôle, et le public. L'humour est permanent, notamment dans les chansons, partageant quelques vérités moqueuses. Magiconcert est un spectacle hors du commun qui donne sans compter ! # écrit le 23/04/12
Ces Superflous défie sans gêne les codes du théâtre, franchissant avec aisance la barrière entre scène et réalité, et sautant même jusqu'au Paradis ! Au ton joueur, ils dénoncent la face sombre du monde de l'entreprise, de l'humain renié à l'aveuglant pouvoir, en passant par l'avidité de monter les échelons. Très bon moment dans la Oneagain corporation. # écrit le 23/04/12
Smoking Sofa est plutôt original, avec son concours de meilleur directeur de scène et ses costumes flamboyants. Que l'impro soit " dirigée " n'empêche en rien l'explosion de créativité et, que les idées soient tordues ou pas, on prend vraiment plaisir à voir cette jeune équipe créer du théâtre instantané. Le compromis entre la discipline imposée et la folie de l'imprévu est tout à fait réussi. # écrit le 23/04/12
la pièce démarre au quart de tour, à un rythme défiant l'horloge de marcel duchamp. chaque personnage a son histoire unique, tantôt touchante mais toujours absurde. reste le fameux mr dupont, dont le mystère tient le spectateur en haleine. qui est-il donc ? a-t-il un lien avec marcel duchamp ? l'absence d'informations semble construire le personnage à travers les yeux du spectateur. l'ambiance est drôle, surprenante et mystérieuse. elle captive. peut-être y a-t-il un trop plein inutile au niveau du texte, cela fuse de tous les côtés et parfois on manque de décrocher pour un petit instant de répit. ce fut un vrai plaisir de voir évoluer cette flopée de jeunes comédiens, talentueux, réactifs et surtout enthousiastes. le dadaïsme qui se dégage de cette pièce ne vous laissera pas indifférent(e) ! # écrit le 19/03/12
L'histoire est tellement mouvementée qu'on a peur d'être largués... mais la mise en scène efficiente et dynamique nous rassure d'emblée, il ne nous reste alors plus qu'à profiter de cette comédie fraîche et pétillante comme une coupe de champagne (je le sais parce que j'en avais bu juste avant). C'est un couple qui doute, deux arnacoeurs, qui ne veulent surtout pas être bernés. Du coup, c'est à celui qui bernera le premier.. Manigances odieuses au rendez-vous, vérité (tout de même mal) planquée et quiproquo drôlement bien mené. Le rire et le suspense ponctuent la pièce, agrémentée de répliques cinglantes. Voilà un beau quatuor qui mérite les applauses ! # écrit le 06/01/12
Sous les dehors légers de l'affiche, ce " seule en scène " oscille entre tragique et comique avec humour et auto-dérision. La pièce commence doucement, gardant le mystère de ses intentions. On est alors décontenancé, ne sachant à quoi s'attendre: on ne s'enferme ainsi aucunement dans un sentiment défini, ou dans le rire programmé des stand-ups par exemple. Anne-Sophie Aubin nous caresse l'esprit par des chansons folles et censées à la fois, aux paroles épineuses, provoquant sourires et éclats de rires. Son jeu, ses mimiques, sa versatilité et sa polyvalence démontrent un grand talent. Célibataire pour mon anniversaire va plonger dans le vécu de chacun, on le ressent bien. L'essence de la pièce nous embaume progressivement et c'est cette progression qui fait la beauté du spectacle, qui nous laisse le temps d'évoluer avec le personnage, de s'imprégner de son histoire, de s'en approprier des bribes. La solitude, le temps qui file; ces épées de damoclès qui menacent de nous planter à tout moment sont enfin dénoncées; et par la même occasion celle qui les blâme, les diabolise et pourtant les encourage: la société, nous quoi ! un gros coup de coeur pour la plume de la comédienne, à l'origine de ce bijou théâtral. efficace et d'une qualité remarquable, l'écriture est superbement transposée au jeu; les paroles restent en tête comme si elles y étaient écrites. c'est avec plaisir qu'on se rend compte à quel point l'artiste s'est lâchée, donnée, éclatée et livrée. et certes on s'amuse, riant allègrement, se reconnaissant, se moquant ou les deux en même temps...mais le plus beau, c'est qu'on se livre aussi malgré nous, par nos réactions variées d'une telle subjectivité. # écrit le 06/01/12
Une immersion aux tréfonds de l'âme humaine! Le Dr Egée dissèque cette dernière pour en extraire sa plus pure innocence comme son vice le plus ignoble. Quand on a que la haine, on passe de la poésie à la perversité, de la tendresse à la violence, de l'innocence à la démence. L'évolution des personnages est tellement forte en 1h.. Ils ne se rencontrent " réellement " qu'à la fin, mais quelle belle équipe forment-ils tout au long de la pièce! On rit surtout, on s'émeut parfois, on doute quelquefois " puis-je rire là ? " tellement la situation paraît à la fois pathétiquement triste et pourtant absolument drôle. Peut-être est-on poussés à sortir nos rires enfouis, nos rires détestables? On fait toute la gamme: le bon enfant, le sadique, le nerveux, jusqu'à atteindre le rire fou... C'est euphoriques et admiratives que nous sommes sorties du théâtre. Admiratives du travail fourni par ces deux artistes, de l'alien génial qu'ils venaient de nous pondre. Cette pièce mérite amplement de revenir sur les planches!! # écrit le 05/12/11
un goût de révolution persiste ici, mélange de colère et de haine, d'amour et de passion, de conviction et de confusion. un voile rouge de sang et de communisme s'abaisse devant nos yeux. Ici c'est la main de la guerre qui serre celle de la dictature. Des mains gercées par la Révolution. De ces gerçures sortent des microbes opportunistes qui clôturent l'affaire en septicémie. De ces " fissures " coule le schnap's, tel une béquille pour ces aliénés de la Révolution. Je conseille vivement cette pièce: c'est un sujet intéressant que nous n'avons pas l'occasion de voir souvent au Théâtre! Les comédiens sont très bons, et la mise en scène efficace: cette pièce est une réelle expérience, réussissant à transmettre une profusion de sentiments, recréant la sensation de " fissure ", de malaise qui la définit. En prime, on pourrait même faire le lien avec un peu d'actu..? # écrit le 04/12/11