Je viens de voir "La mouche" aux Bouffes du Nord. Excellente pièce et excellente distribution, notamment, évidemment Christian Hecq, qui en assure également la mise en scène avec sa compagne Valérie Lesort Mais attention ! Christian Hecq risque de faire et de refaire du Christian Hecq, c'est-à-dire des grimaces et utiliser son corps comme du caoutchouc, dans lesquels, je dois dire il excelle. J'ai eu l'occasion de le voir dans "Un fil à la patte" en 2011, à la Comédie Française et c'est un travers dans lequel il risque de tomber. # écrit le 25/01/20
Pourquoi vouloir à tout prix que toute représentation de la Mégère apprivoisée devienne désormais un parangon du féminisme ? Non, comme j'ai pu le lire sur Mariane, la fin n'est pas la victoire par KO de Catarina qui, au contraire, devient obéissante et soumise, ou alors les mots d'un texte n'ont plus de sens... Sans oublier le traitement de Bianca,qui, s'ennuyant avec un mari transi d'amour devient une harpie capricieuse. Ce qui est féministe, tout du moins vu de notre époque, c'est plutôt justement le traitement du personnage de Petruchio, il est tellement caricatural et odieux que la représentation qu'en fait Shakespeare se suffit à elle-même. L'intervention de Sara Biasini à la fin de la pièce, avec le texte de Virginia Woolf est totalement inutile. Merci, on avait compris... Ce n'est pas la première fois qu'à la fin d'un spectacle on nous assène une leçon sur, au choix, le sexisme, le machisme, le racisme, le fascisme et à un certain moment, je sature... Si la pièce ne se suffit pas à elle-meme, c'est qu'il y a un problème ! Ces réserves faites, nous avons passé un bon moment, mise en scène originale et dépouillée (!), utilisation de la vidéo pertinente venant à point pour compenser le petit nombre d'acteurs et Cédric Colas est parfait dans le rôle de Petruchio, le macho content de lui. # écrit le 19/01/20
Certes, nous n'avons pas vu la pièce avec Benoît Solès et Amaury de Crayencour (nous n'avions pas fait attention à l'alternance), mais peu importe, le duo Mathias Simon et Eric Pucheu fonctionne à merveille et Mathias Simon est impeccable en Alan Turing, génial mathématicien, cryptologue et homosexuel à une époque celle-ci était considérée comme une perversion sexuelle, pouvant vous condamner à la castration chimique. # écrit le 08/12/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Preuve qu'il n'est pas besoin d'un décor surchargé pour contribuer à bonne pièce, un fauteuil recouvert d'un tissu rouge peut suffire. A condition que le texte soit bon et les comédiens performants. Là nous avions Racine (excusez du peu) et une compagnie à la hauteur. # écrit le 01/12/19
J'aurais adoré cette représentation si un certain nombre de comédiens PARLAIENT PLUS FORT et A R T I C U L A I E N T !!! Trop de répliques n'étaient comprises que grâce au contexte et cela laisse malheureusement souvent de côté le plaisir d'écouter du Goldoni... Mais l'énergie, l'humour, la gaieté, l'enthousiasme étaient bien là et il est de plus en plus rare de voir une quinzaine de comédiens sur scène et la mise en scène, classique, m'a enchantée... # écrit le 23/11/19
Double découverte : Une des plus petites salles de spectacle que je connaisse et un comédien formidable qui "mouille la chemise" au sens propre. Sylvain Zarli, seul en scène et tellement proche des spectateurs, il EST Proprichtchine, dans la montée de la folie, dans la paranoïa, est "en même temps", émouvant et pitoyable. Nul doute que ce comédien ne se retrouve bientôt sur une plus grande scène ou un plateau de cinéma. # écrit le 28/10/19
Remarquable spectacle ! Honnêtement, je ne suis pas fan de ces spectacles non genrés très à la mode, dans lesquels les rôles masculins et féminins sont artificiellement inversés. Quel en est l'intérêt ? Et pourtant, les trois actrices sont parfaites, partageant leurs rôles, d'un enthousiasme communicatif et au jeu épatant dans le style de la comedia del arte Un grand bravo aussi au metteur en scène. En conclusion : Courrez-y ! # écrit le 28/07/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Si ça commence bien, ça finit dans le ridicule... Dommage, car la première partie est intéressante et l'actrice qui joue la mère d'accueil est confondante de naturel (je suis allée au Funambule hier, 2 avril, je le précise car il y a deux interprètes en alternance) Dans cette même première partie la pièce évite le pathos (autant que faire se peut !). Mais à partir de la découverte de l'amant de la mère naturelle, même l'acteur semble mal à l'aise et surjoue (mise en scène défaillante ?) et moi aussi, je suis mal à l'aise... # écrit le 03/04/19
Ca crie, ça hurle sa douleur... Deux soeurs règlent leurs comptes - jalousie, sentiment d'abandon, que l'autre est la préférée, rapports au père, à la mère - se lancent à la figure toutes leurs rancoeurs, leurs regrets. Mais cette hystérie ne règlera rien, aucun happy end. Difficiles les relations entre deux soeurs, c'est du vécu ! Avec le temps et un peu d'intelligence, les choses s'apaisent, parfois, souvent... Pièce bien jouée, d'accord, mais ces perpétuels hurlements m'ont empêché de comprendre une partie des dialogues, que j'ai plutôt "devinés". Et j'en ai un peu assez de ces représentations de femmes toujours dans la complainte et la lamentation, parfois j'ai envie de leur dire, "Un peu de tenue, que diantre !" Je précise que je suis de sexe féminin... Ceci dit, j'aime beaucoup ce théâtre, son aspect un peu vieillot... # écrit le 05/12/18
Ou comment gâcher un talent certain par du n'importe quoi... Du talent, cet orchestre n'en manque pas, un mélange que j'aime entre jazz, cirque et fanfare. Avec leurs costumes déjantés, ils avaient tout pour me plaire. Et puis à un moment c'est parti en vrille, entre procès de l'Autorité, Tall man, représenté par une structure gonflable, rampante et en constante transformation, discours accusateur et moralisateur et imitation de bal sur scène. Quel intérêt que l'orchestre monte et descende dans la salle et que les spectateurs les remplacent sur scène, pour une fête "spontanée", mais dont la mise en scène montre qu'il n'en est rien ? Si un des buts est de dénoncer la manipulation, on peut dire que c'est réussi... par l'exemple ! Je répète, quel gâchis... # écrit le 17/11/18