kimnovak

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Théâtre classique: Kean

-Devant Kean...on s'ink(l)ine !
8/10

On joue parce qu'on aime la vérité et parce qu'on la déteste. On joue parce qu'on deviendrait fou si on ne jouait pas. Jouer ! Est-ce qu'il y a un moment où je cesse de jouer ''. On naît (est) acteur comme on naît prince de naissance Ces deux répliques donnent toute la dimension de la pièce dont le héros, Kean, acteur anglais vécut une vie aventureuse, échevelée, passionnante et tragique ; débauché, couvert de dettes, ivrognes et grand amateur de femmes (dans la pièce, il est amoureux (mais peut-il ou saurait-il l'être) de la belle Elena, épouse de l'ambassadeur du Danemark, et malgré les paarences, sensible au charme juvénile et ingénue d'Anna Damby, qui fait tout pour devenir actrice, aller jusqu'à le séduire ! Kean est un homme excessif, qui se moque des contingences, s'abîme dans ses passions, se livre avec volupté à l'insolence et au mépris. Chez lui, l'homme et le comédien se confondent bien souvent...Comme le présente alain Sachs, le metteur en scène, la quête d'absolu, le donjuanisme, le pouvoir, la folie...en sont les thèmes essentiels, mais bien plus encore, dans cette oeuvre d'une grande modernité. En effet, l'acteur Kean (et l'acteur devant nous) , est lui-même à la fois ses personnages et ses personnages sont lui. Notons aussi le sous-titre de la pièce de Dumas : désordre et génie. Le personnage réel l'acteur anglais Edmond Kean (1787-1833), dont nous savons peu de choses, était lui-même un personnage hors-normes, inclassable : acteur génial, séducteur adulé des femmes, mythomane, génie, fou, mystificateur... ? Par son jeu " hénaurme " comme aurait dit Flaubert, de saltimbanque de bateleur de tréteaux, il se fond dans la peau d'Hamlet, d'Othello, du roi Lear, de Falstaff et de Roméo (à 48 ans!) . A n'en pas douter Sartre en 1953, la pièce de Dumas, (1836), écrite pour le célèbre acteur Frédérick Lemaitre, a voulu se placer au plus près des thématiques shakespeariennes, tout comme en filigrane, nous retrouvons bien des concepts développés dans l'Être et le Néant. Sartre dramaturge ne saurait nier le Sartre philosophe. N'oublions pas que Dumas, lorsqu'il a crée en 1846 son " théâtre historique " y faisait jouer en premier lieu les pièces de Shakespeare. Alors nous avons devant nous, du " théâtre dan le théâtre ", un " jeu de miroirs " fascinant et pathétique, une véritable " mise en abyme ", où est transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de l'oeuvre. Certaines scènes, répliques, situations nous font aussi penser à Wilde et à Pirandello. Le fil rouge de la pièce est contenue dans ces interrogations : Quand est-on au théâtre, quand est-on dans la vie ? Quand joue t-on la comédie ou le drame, quand ceux-ci se jouent-ils de nous. Il y a là aussi du théâtre et son double d'Artaud. Shakespeare nous dit que le monde est un théâtre, que la vie est pleine de bruit et de fureur et que nous sommes faits de l'étoffe de nos rêves. de fait, Kean est montré comme l'acteur passionné d'un drame, d'une comédie, d'une farce, et en même temps, le spectateur désabusé de leur représentation. Nous sommes à la fois dans la comédie la plus échevelée, parfois proche de la comedia del arte et dans la pure tragédie, où l'acteur devient pathétique ayant quasiment perdu sa propre personnalité tant les rôles l'ont dévoré. Quand Kean est-il lui-même, quand est-il ses personnages, au point que sur la fin, il semble sombrer dans la folie, ne sachant plus qui il est, mais un certain monsieur Edmond bijoutier, confiant ici au dédoublement schizophrénique ; le "moi" personnel, s'étant fondu dans le théâtral. Prisonnier de son personnage, il cherche à s'en évader. C'est là un thème récurrent qu'un siècle de théâtre et de cinéma, ont souvent montrer. Le drame de l'acteur, qui serait comme le cannibale dévoré par sa proie ou comme une abeille engloutie dans son propre miel Kean est un homme démesuré, extravagant, un trublion magnifique, un "pantalone", arlequin, une sorte de bouffon du roi. Mais en même temps, et c'est ce qui fait la complexité du personnage, cette double face de Janus : on dirait aussi aujourd'hui, qu'il est un un loser magnifique, un homme perdu, seul, au milieu ou envahi par sa gloire, et puis par une pirouette dont il a le secret, hop, il repart, régénéré comme une plante verts de nouvelles aventures ; et tout le temps, il ne sait plus quand il joue et quand il ne joue pas ! Au-delà de ces considérations, Kean est un spectacle fascinant, intelligent, magnifique et comme le dit Belmondo (vidéo INA, 20/02/1987 - , c'est un "rôle superbe", auquel seuls de grands comédiens peuvent se frotter. La troupe d'acteurs joue dans une parfaite cohérence, où les répliques, les échanges sont réglés avec une précision qui relève de l'horlogerie. Mais mention particulière au rôle principal, tenu avec un brio étourdissant par Alexis Desseaux. Quand l'on saura que Sartre a crée la pièce pour Pierre Brasseur, nous ne sommes pas étonnés du mimétisme entre le jeu de Brasseur et celui d'Alexis Desseaux. On se croirait presque devant Brasseur dans son rôle de Frederick Lemaître, dans Les enfants du Paradis. Desseaux en arriverait presque à nous faire oublier la prestation de Belmondo dans le Kean monté par Hossein au théâtre Marigny en 1987, où pour son retour au théâtre après 28 ans d'absence, il fit un triomphe et obtint le prix du Brigadier (...le bâton des 3 coups) Puisse l'acteur et la troupe trouver un succès aussi retentissant et durable ; ce que déjà les nominations aux Molière réalisent. Bravo aussi à Alain Sachs pour sa mise en scène élégante, raffinée à l'image de ses valons anglais du 19°, ses décors, ses lumières, sa géométrie de l'espace, sa direction impeccable d'acteurs. Mention aussi à ses deux superbes actrices, Justine Thibaudat (Anna), fraîche, espiègle et déterminée ; et à Eve Herszfeld (Elena), hiératique, humiliée et digne dans le malheur. Alors, amateurs de vrai et grand théâtre, n'hésitez pas à vous précipiter pour réserver - un moment de théâtre inoubliable.
# écrit le 06/06/19


Théâtre contemporain: Victor

-Un Victor de gala
8/10

Le seul nom de Bernstein, grand auteur de théâtre, dont la pièce Mélo est un pur chef d'oeuvre (qu'Alain Resnais avait magistralement adapté au cinéma en 1986 avec le duo Arditti-Azéma) est déjà en soi gage de qualité. Cette pièce (son avant dernière de 1950) est du même acabit. Les thèmes de l'amour, de l'argent, de l'amitié, entraînent le trio d'acteurs dans un jeu tout en nuances en variations assez magistral. l'amour est le thème qui domine : amour-passion, amour-raison, amour impossible...mais comme le dit si bien Rachida Brakni, , au delà du thème, la pièce est plus complexe qu'il n'y parait, car l'auteur à l'instar des grands romanciers psychologiques (Proust, Zweig, Schnitzler) rend très subtilement toutes les comlexités de l'âme humaine, les forces, les faiblesses, les peurs, les failles de chacun y sont, tel un entomologiste brillamment disséqués et cela en fait tout l'intérêt et tout le charme. Les acteurs sont au diapason : l'immense grégory gadebois joue un personnage tout en force, en fragilité, en lunaire aussi, tant il arrive à donner le sentiment qu'il vit les évenements comme "décalé" ailleurs - la délicieuse Caroline Silhol, tout en finesse, délicatesse, souffrance intérieure est parfaite et que dire de Cantona aussi à l'aise sur les planches que sur un terrain de foot où sa prestation théâtrale n'a d'égale que celle du génial joueur qu'il était. C'était la première, sans doute au fur et à mesure des représentations, les acteurs auront "rôdé" le spectacle alors n'hésitez pas à y aller, c'est la garantie d'une soirée intelligente et sensible.
# écrit le 08/09/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Seul(e) en Scène: Francis Perrin dans Molière Malgré moi

-Molière-Perrin - intemporel
8/10

Quel bonheur de revoir Francis perrin, qui nous avait enchanté déjà avec ses interprétations du génial JB Poquelin, plus de 40 ans après toujours aussi énergique, passionné...le temps n'a pas pris une ride - il est épatant dans cette "retro" des 15 dernières années de molière - juste, émouvant, comique, tendre, grave, et bien sur derrière des "séquences" tirées des magistrales pièces - un regal - un seul mot - ne ratez pas cette belle prestation que nous offre ce comédien qui fait partie de la richesse théâtrale française de ces 50 dernières années
# écrit le 20/05/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Les coquelicots des tranchées

-une grande leçon d'humanité
9/10

C'est peu de dire que ce spectacle est fort, pognant, émouvant, il convient d'en dire plus - Certes, c'est la terrible boucherie de la guerre de 14 en toile de fond, tout le monde connait les horreurs de toute guerre sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter - Ce qui me retient dans cette pièce c'est l'HUMANITE, les souffrances, les peurs des hommes, et sur ce plan, la pièce est ADMIRABLE - Elle nous fait ressentir les angoisses des combattants, chair à canon, livrés à la folie des Etats, on est plein de fraternelle compassion à l'endroit de ces "sacrifiés", elle nous fait entrevoir le deuil et la douloureuse révolte que la mort de ces hommes met en nos coeurs, notre commisération pour ceux (au combat) et celles (ces 3 admirables femmes) que leur sacrifice laisse aux larmes. Au delà des la fureur des combats saisis avec un réalisme saisissant, on entend les paroles les mots de ces poilus (que la publication il y a des années, des lettres, nous a rendus familiers), leurs dernières paroles émues, fières ou résignées et qu'ils avaient l'élégance aussi d'égayer par un sourire crâne - C'est comme si nous ressentions dans nos corps le frémissement de leur dernière heure, tant le propos se veut authentique, dénué de tout sentiment grandiloquent de mélo ou de pathos - Cette famille (lesage, en dehors de cette mère - marmoréenne, comme la statue du commandeur, qui nous fait avoir quelque pitié pour elle, à la fin de la pièce) est d'une grande piété, les épouses (ou parentes) sont pleines d'un amour profond pour leurs hommes (ou parents) arrachés à leur bonheur simple de paysans. Quel courage (en dehors de toute recherche de gloire au combat) de ces humbles, quels avenirs fauchés par la mitraille! quels espoirs évanouis que la terrible faucille de mort leur aura enlevés! Tous ces hommes ne sont pas en quête de reconnaissance, non, ils connaissent le sacrifice pour leur patrie en danger -Pauvre France qui paye son salut de telles immolations! La pièce toute en force rageuse et intelligente nous fait entrer dans ce cimetière des illusions- Devant cette Mort sacrificielle et collective, c('est notre âme qui prie et s'agenouille. Oui, la guerre est une chose imfâmante, mais paradoxalement les hommes s'y révèlent admirables de courage de solidarité, d'abnégation et c'est tout le mérite de la pièce que de nous faire entendre ce beau et noble poème qu'ils auront écrit. Le réalisme de la pièce nous fait voir la boue noire des tranchées, les fils de fer qui grincent et écorchent, le cliquetis des baïonnettes, nous fait entendre le fracas des obus, la lumière aveuglante des fusées pétrifiant les têtes enfouies dans le sol, le frisson qui glace le dos des soldats pris dans la nasse, le halètement des respirations dans la nuit noire, la sauvagerie du meurtre de l'ennemi afin de ne pas être soi-même tué, mais aussi cette "fraternité éphémère" de deux soldats de chaque camp tous deux, mourants, voyant que ce sont des frères de souffrance, des pères, des qui vont laisser femmes et enfants à leur ruine. on sent les ténèbres pesantes, la prière du soldat quand tombe la lumière du jour, le soleil malade des cieux d'hiver, les épouvantes de la faim, de la privation, du froid, et ceux qui sont encore en vie, pour guetter dans le noir, pour être les veilleurs debout sur la tranchée, on en est presque tentés d'y voir comme la beauté sinistre, d'étoiles claires qui brillent au front de la France : "Pour être ici, j'ai abandonné, ma maison, ma femme, mes parents, plus haut est le devoir auquel je me suis attaché ...je suis le Guetteur sombre et muet, dans le silence des ténèbres...-Jean-Pierre Calloc'h - un poilu mort en 1917) - ce texte est peut-être long, mais je tenais à remercier, les auteurs, les ACTEURS tous magnifiques de sincérité, tous investis comme si ils s'agissait d'eux-mêmes dans ces circonstances, la mis en scène toute cette magnifique troupe, dans un sujet difficile où elle a su magnifiquement nous rendre ce que post mortem nous aurait du ces héros anonymes, ces millions de morts de l'héroïque mêlée, où finalement les morts vivent et nous parlent, et c'est donc bien le moins que nous soyons attentifs à cette leçon et que chacun l'entende, y réfléchisse. Nous devons comprendre que devant les flammes de l'incendie, les ruisseaux de sang, le désespoir des survivants, l'homme ne peut que se perdre à la guerre et que son action sur terre ne doit oeuvrer qu'à établir une ferme et généreuse ambition de Paix. Plus que la guerre donc, cette pièce nous fait entendre l'émouvante voix de cette "génération sacrifié...alors oui, la dernière parole aura été "la der des der" on connait la suite, eh! bien cette pièce aurait eu la même tenue s'il s'était agi de la seconde guerre mondiale.Cette pièce est un véritable devoir de mémoire et a toute sa place dans les commémorations du centenaire, car elle est un beau monument élevé à la mémoire des Morts puisqu'elle les garde vivants au milieu de nous et nous permet d'entendre toujours leurs voix. C'est aussi un message d'espoir d'avenir qu'elle prononce en ce 21ème siècle - NON PLUS JAMAIS CA - comme si l'immense choeur des tranchées se levait, pour chanter la paix et la fraternité, où les peuples éprouvés se retrouveraient sans rancune, sans haine, comme des duellistes qui auraient enfin vidé leurs querelles et vengé leur honneur - Au delà de ces deux geurres qui auront déchiré le 20ème siècle, la pièce dessine un message d'espoir, comme si elle disait à tous ces morts, de ne point désespérer dans l'éternel repos, car il y aura toujours une petite phalange qui veillera au paradigme de la paix et de la liberté, afin que leur sang n'ait pas coulé en vain sur une terre fertile et de tenir jusqu'à la prime aurore du grand jour de justice et de paix parmi les Nations. MERCI pour ce travail de mémoire et à billereduc de m'avoir permis de voir et de garder longtemps en mémoire ce si émouvant spectacle.
# écrit le 24/11/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Comédie: Kinship

-d'un ennui abyssal
3/10

happé par le buzz sur cette pièce et désireux de voir Adjani sur scène, j'ai "profité" de offres promo de billereduc (encore que 24E)...j'eus aimé que ce fut une invitation! En effet, cette pièce complètement surfaite et totalement bancale est d'un ennui abyssal...le sujet est plus que banal une sorte de "cougar" qui s'éprend d'une sorte de jeune playbol, alourdi de nombreuses scories à prétention littéraire, complètement hors sujet, une mise en scène irritante où toutes les 3 minutes, le rideau se baisse, une musqiue plus qu'amphigourique, tout cela donne une sorte de bouillabaisse indigeste et pénible. Si encore, le metteur en scène avait su diriger et sublimer les acteurs - non - le jeu est plat, monocorde, sans relief et surtout Adjani est "lamentable" elle ne semble pas concernée, étrangère au propos, la voir (elle, la grande adjani, que j'aime par ailleurs) dans un rôle de midinette que n'aurait même pas psée une gamine de 18 ans, telle une petite chatte qui vient feuler à la porte de son matou est plus que risible, pathétique - j'en avais de lapeine pour elle- au reste, les apllaudissements étaient fort peu nourris, on avait comme une impression de malaise - Allez, Isabelle, retrouve de grands metteurs en scène et donne nous vraiment toute l'étendue de ton talent
# écrit le 18/11/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Les combats d'une reine

-une femme LIBRE
9/10

Avant toute chose, il faut dire quelques mots de G. Réal - elle est né à Genève en 1929 (comme un symbole - cf - grande crise). Sa vie est un vrai kaléidoscope d'activités multiples, à la fois riche, intense et désespérée. Jeune, elle fait 7 mois de prison, puis divorcée, mère de quatre enfants, elle commence à se prostituer au début des années 60, en Allemagne, avant de devenir la fameuse " catin révolutionnaire " des mouvements de prostituées des années 70. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages et confessions (not. avec J L Henning). elle meurt, au bout d'une longue vie de luttes contre tous les diktats de la sociétés, LIBRE comme elle a toujours vécu, atteinte d'un cancer en 2005.G. réal est une femme d'une trempe extraordinaire, une de celles dont nos sociétés étriquées cadenassées, ont besoin pour dire la lumière crue de la réalité sociologique La pièce rend à merveille la part des origines cachées et des recoins obscurs d'une aventure humaine riche en événements dramatiques et contradictions intimes. On y verra une mère aussi aimante que fuyante, un être d'appétit charnel quoique de santé précaire, une artiste contrariée mais toujours en devenir, une amoureuse souvent déçue jamais rassasiée, une intraitable pessimiste prête au combat, une putain iconoclaste au plus près de son miroir brisé. le parti pris de la mise en scène est très original, situant sa vie à 3 périodes : jeune (en prison) où elle peint, écrit, parle de ses enfants et de son amour américain, déjà la révoltée est en marche. (merveilleusement jouée sur scène par une actrice pleine de charme et de révolte fragile), puis au milieu de sa vie, prostituée (jouée par mme courvoisier, je pense, d'une sensualité et d'un sex appeal flamboyant) "clou" de sa vie avec tous ses hommes remplis de misère sexuelle qu'elle "aime" finalement" en grande humaniste. On la voit égrener son petit carnet noir où elle consigne dans ce petit répertoire téléphonique par ordre alphabétique les prénoms de ses clients, agrémentés de leurs us, coutumes et petites manies ainsi que du prix de la passe...ainsi l'on voit que les hommes devant le sexe qu'ils soient immigrés, directeurs, pauvres ou riches sont tous les mêmes et cela Réal le note de façon clinique sans l'ombre de sentimentalisme mais avec une lucidité féroce, tout en s'apitoyant sur ces "malheureux" pervers ou paumés. Car oui, ces prostituées dont elle parle et défens si bien ont une utilité sociale n'en déplaise aux sarkozy et autres conservateurs hypocrites Grisélidis Réal en " courtisane révolutionnaire met en lumière son engagement dans les mouvements de prostituées initiés à partir des années 70 et nous dit que tous les hommes qui viennent à nous, "fatigués et chargés", comme il est dit dans la Bible - ceux que nous sauvons du suicide et de la solitude, ceux qui retrouvent dans leurs bras et dans leurs vagins l'élan vital dont on les frustre ailleurs, ceux qui repartent, les couilles légères et le soleil au coeur. G. réal a dit tout cela de manière crue et sans afféterie sentimentaliste. la pièce nous montre fort bien ce condensé d'humanité masculine qui n'a rien perdu de sa force d'évocation Délaissant tout discours compassionnel ou esprit de repentir, Grisélidis Réal y défend sa conception d'une prostitution non-aliénée, libérée de tous les tabous et donnant à voir de façon iconoclaste notre misère sexuelle commune, tant celle des notables que des travailleurs immigrés. Enfin, l'admirable judith MAGRE nous donne cette femme au bout de sa vie, malade mais encore pleine de vie et d'humour, toujours lucide, sans illusions sur les hommes et la société, dans un quasi soliloque égréner ses vieux souvenirs, parler de son cancer, espérer, continuer à faire la fête seule comme un pied de nez à la vilaine face de la mort. Voici ce qu'elle disait dans un recueil posthume : "J'ai décidé maintenant de partager ma vie en deux, une vie pour moi ici avec les enfants, dans la paix, la nature, l'éloignement des villes. Et une autre partie secrète, plus dure, plus amère et mystérieuse, où je vis masquée et fardée parcourant les nuits comme une petite comète venue d'ailleurs." cette pièce ne dure qu'une 1h20, les actrices sont magnifiques, pour tous ceux qui détestent la misérable téléréalité mais veulent du vrai, du pur, de l'âme, cette pièce est vivement recommandée et merci à billereduc pour ses offres de promotions
# écrit le 23/09/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Riviera

-magnifique nostalgie
M BOYER nous EMEUT, nous fait chavirer le coeur de ses accents douloureux, rauques sur la grande FREHEL. quelle GRANDE actrice - ne serait-ce que pour elle (mais ses 2 acolytes sont fort bien aussi) de grâce allez la voir, vous en ressortirez encore plus humain, plus sensible car Madame Boyer sait nous faire "passer" tous les accents d'une humanité bouleversante
# écrit le 20/04/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Spectacle Musical: Dino fait son crooner & Shirley fait sa crâneuse

-un spectacle roboratif
9/10

Je m'associe totalement à toutes les critiques déjà déposées sur le site et aux qualificatifs employés pour ce merveilleux spectacle -Bien sur, je connaissais Dino (et Shirley), mais là franchement, j'ai été "bluffé" par la prestation, tant sur le plan scénique que musical Vous avez parfaitement ciblé le spectacle et ce qu'on y entend - j'ajouterais seulement ceci : Si vous voulez vraiment vous changer la tête, passer deux heures de détente, voir un "one man show" plein d'énergie et de qualité et à condition que vous ne soyez pas allergique à...la canzonnetta italiana...- je vous conseille fortement de te propulser soit le mardi 28 janvier soit le mardi 4 février (il donne que cela) au cabaret sauvage voir l'excellent DINO franchement c'est excellent avec mon amie, nous avons passé deux heures extra - le Dino vous'explique la recette de la salsa pomodoro, la fait sur scène, parcourt sa représentation de toute son histoire en italie (la nona, la mama, l'oncle....) et SURTOUT pousse la chansonnette (environ 20 titres) de tous les standard immortels de la bellissima italia (come prima, o sole mio, una lacrima sul viso) et ce qui ne gâche rien , il a une super voix et à la fin la Shirley te sert un plat de pasta! Franchement, cela réveille nôtre côté fleur bleue, midinette, c'est léger, sans prétention, simple et attachant seul point négatif - par contre pour aller à ce cabaret, c'est galère et très mal indiqué!
# écrit le 22/01/14


Théâtre contemporain: Jeu et théorie du duende

-RARE et UNIQUE
9/10

Nul apparemment n'a donné de commentaire sur cet évenement - permettez que je le fasse longuement et que je remercie les déchargeurs et Mireille PERRIER de nous avoir offert un tel texte- La notion de duende trouve sa source dans la culture populaire hispanique et, plus précisément, dans le cante flamenco et la tauromachie. Le terme provient du latin " dominus ", puis, " domnus " et enfin, " duen ", qui donnera en espagnol le mot " dueño " (maître). Pour le dictionnaire de l'Académie espagnole (1732), un " duende ", est le terme commun pour désigner les démons domestiques (trasgos) ; Il faut attendre 1956 pour que l'Académie espagnole l'intègre comme " charme mystérieux et ineffable " et le rapporte au flamenco, " los duendes del cante flamenco ". Il y reconnaît dès lors cette disposition spéciale rappelant la transe, où le génie, l'inspiration, vient soudainement et tout réussit sans virtuosité à l'interprète musicien, chanteur ou danseur. Dans la métaphore poétique, le duende habite les entrailles et tisse une couture diaphane entre la chair et le désir. Il est animé par la voix ou par le geste puisqu'il surgit de l'expérience de l'art flamenco, mais il s'étend à tous les domaines de l'art, à chaque fois qu'il s'agit de faire la différence entre la véritable inspiration et l'imposture. C'est Federico García Lorca, qui le fait entrer dans la Littérature à travers sa conférence " Juego y teoría del duende " prononcée en 1930 à La Havane, en 1933 à Buenos Aires et en 1934 à Montevideo. Il y construit, entre jeu et théorie, une poétique du duende qu'il sépare, à travers de nombreux exemples, de la notion de muse et de celle d'ange. Pour le poète, le duende naît de la lutte d'un corps avec un autre qui l'habite et gît endormi dans ses viscères. Quelqu'un se risque à témoigner de la vérité de son rapport avec l'art, convoque l'éveil du duende pour lutter avec lui. Dans cette lutte se disloquent la logique et le sens pour céder la place à une érotique qui possède la fraîcheur des choses qui viennent d'être créées ; mais avec le risque couru aussi d'un échec désespérant par la répétition des techniques, dans le silence et l'absence de la création en oeuvre. Le terme duende qualifie l'état d'inspiration, du cantaor flamenque, le génie du torero, les deux représentations les plus emblématiques de la culture espagnole, où la Mort culmine au firmament de l'art et de la poésie. Lorca ne considérait pas la poésie comme un genre littéraire plus ou moins esthétisant (il se serait alors contenté d'être inspiré par la Muse), mais bien comme expérience totale de vie. Poète, il le demeurait même lorsqu'il écrivait du théâtre ou de la prose. L'édition de "Juego y teorìa del duende" est la première bilingue : la traduction est excellente, mais ne peut rendre compte de l'explosion d'images et de métaphores qu'est le style de Lorca, même à l'oral. Il est donc passionnant de pouvoir se référer au texte espagnol. Le "duende", terme intraduisible, mais qui se rapprocherait de l'âme (la soul pour les musiciens noirs) n'est pas seulement affaire de toreros ou de "cantaores" de flamenco : il peut se manifester n'importe où, de Bach à Unamuno, en passant par une conférence de Federico Garcia Lorca... Ce court et beau texte est celui d'une conférence prononcée en 1934 à Buenos Aires. Le poète espagnol Federico Garcia Lorca, dans un style vif et sensible, accessible, nous montre le Duende au travers de ses manifestations dans l'art, la vie, la culture espagnole. Le Duende est une des trois composantes de celles-ci, avec l'ange et la muse. Cependant : "l'ange et la muse viennent du dehors ; l'ange donne des lumières et la muse des formes" ; "c'est avec le Duende que l'on se bat vraiment – c'est un combat et lorsque l'on atteint au " duende " c'est alors le triomphe du véritable art – l Mais pour atteindre au duende, il faut que celui-ci vous blesse, et c'est dans la guérison de cette blessure qui ne se ferme jamais que se trouve ce qu'il y a d'insolite, d'inventé dans l'oeuvre d'un homme. Le Duende ne se répète jamais." L'intelligence (de l'ange) et le style (de la muse) peuvent paraître importants au premier abord, mais ce n'est que le vent de l'inspiration (du Duende) qui nous émeut et nous rend vivant à nous-même. Ce merveilleux poète a été le premier à définir ce qu'était à ses yeux le phénomène du duende, et il parlait en connaissance de cause. En effet, si celui-ci a été repéré en tout premier lieu dans le chant et la danse du flamenco, il se manifeste dans toute oeuvre d'art, dans toute oeuvre forte surgie des profondeurs de l'être humain. " Tout ce qui a des sonorités noires a le duende" dit Garcia Lorca citant un "fils du peuple". Et ceci me semble très juste. La vibration que produit le duende, lors du Cante Jondo, celle qui se répand dans la salle, certains soirs bénis, en provenance du "tablao", a quelque chose à voir avec la magie du duende. D'une façon générale, le duende se manifeste dans toutes les grandes oeuvres d'art. C'est une force qui surgit des profondeurs de l'être et qui préside à la création artistique. Le duende est pour ma part, une sorte de transe plus ou moins forte, une énergie vitale, qui vous fait sortir de vous-même. L'artiste ne s'appartient plus. Cette force est génératrice de beauté et de clairvoyance car, dans ces moments-là c'est l'âme qui s'exprime. Il se produit une sorte de dédoublement. L'artiste n'est plus que le vecteur de cette force. Le vrai démiurge en réalité est le duende, sortez de Méphistophélès de la création artistique Cette force-là provient de la souffrance. Tous les grands artistes sont des êtres en souffrance. Et celle-ci subit une transmutation radicale : elle devient flamme, flamme de l'amour donné issue des flammes de l'enfer vécu. Lumière surgie des ténèbres. L'oeuvre d'art est don de soi. Ne nous y trompons pas : c'est un acte d'amour. Picasso disait : "je ne cherche pas, je trouve". Cette phrase, constitue à mon avis, la clef de ce qu'est le duende surgissant des profondeurs, il fait la lumière qui s'impose à tous avec une belle évidence. C'est pourquoi, il ne faut pas vénérer les artistes qui ne sont que des passeurs. Dans la vie, la plupart, sont des êtres humains comme les autres. Des oeuvres comme Guernica, tous les Van Gogh, le Christ de Dali, les oeuvres noires de Goya en fin de vie, sont des oeuvres issues du duende. C'est dans le chant qu'il est le plus tangible: Maria Callas, Edith Piaf avaient le duende. En poésie, Beaudelaire, Rimbaud, Neruda avaient souvent le duende. Dans les oeuvres littéraires, on peut déceler, avec un peu d'exercice, les passages écrits sous l'emprise d'une émotion très forte. Ce sont ces passages qui fondent l'oeuvre. Et le duende ? Où se tient le duende ? Sous l'arche vide passe un brise mentale qui souffle avec insistance sur la tête des morts, en quête de nouveaux paysages et d'accents inconnus ; une brise qui a l'odeur de la salive d'un enfant, de l'herbe écrasée et du voile d'une méduse, et qui annonce le baptême sans cesse renouvelé des oeuvres qui viennent d'advenir.dit Lorca à la fin de son texte- EH bien le duende on l'a bel et bien trouvé dans ce spectacle- Merci aussi à billereduc
# écrit le 26/12/13


Comédie: Occupe-toi D'Amélie

-FEYDEAU - une mécanique théâtrale irrésistible -
9/10

On ne résumera pas la pièce - il faut aller la voir et l'on en sortira ravi, car Feydeau dont beaucoup savent qu'il est le roi du vaudeville, enchaînant les pièces de grande qualité comme on enfilerait des perles, c'est avant tout un RIRE salutaire, salvateur, libérateur - ici, l'on dirait que c'est une HENAURME (pour reprendre Flaubert) FARCE CONJUGALE ou les quiproquos, malentendus, invraisemblances s'enchainent et pétaradent comme un feu d'artifice.Tout comme dans un fil a la patte, les imbroglios atteignent un degré d'absurde ou de folie (douce) inégalé. Toute la mécanique et la virtuosité caractéristiques de l'auteur atteignent ici leur paroxysme. Ce comique de l'incongru délirant culmine lorsque tout un groupe de personnages (accordés comme des instruments de musique) nous livrent une partition où leurs voix se répondent dans un étourdissant tourbillon de répliques, qui friserait presque le vertige. Car Feydeau nous emporte dans un univers totalement "déjanté" burlesque, irrationnel, dans une machinerie implacable teintée aussi d'un humour corrosif et grinçant. il brosse une galerie de portraits burlesques articulés sur le rythme bondissant des comédiens au diapason d'une sarabande effrénée, comme dans une ronde folle. Telle une décharge électrique, la pièce délivre un plein d'énergie. Feydeau nous renvoie à Bergson et élève le rire en oeuvre d'art. Bravo à tous les comédiens, mais mention spéciale à F. Lazarini (d'une sensualité affolante avec ses faux-airs de C. Celarié ou Léa Massari) le grand B. Menez et les comédiens jouant Marcel, Etienne, Le prince de Palestrie et Van Putzeboom Merci à billereduc - allez-y vous ne le regretterz pas
# écrit le 08/12/13 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com



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