In Vino, un huis clos familial, ecrit et mis en scène par Pascal Loison, raconte les ressentis de chaque membre d'une famille en prise avec ses démons. La pièce démarre sur l'expression de la relation presque fusionnelle entre Julien (Fabien Floris) et Romane (Audrey Sourdive). Une relation qui se veut être une protection contre la descente aux enfers que vit la famille. Entre un père (Jean-Michel Dagory) alcoolique et une mère (Anne Marbeau) réfugiée dans la religion, les enfants ne rèvent que d'évasion : Romane par l'expression sur ses toiles de son esprit torturé et Julien empruntant une voie dangeureuse. Différents thèmes sont abordés dans la pièce. L'amour entre Julien et Romane, fusionnel, presque ambigü, leur permet d'affronter la violence d'un père pris dans la spirale vertigineuse de l'alcoolisme. La mère trouve son salut dans la religion et essaie de freiner la rapide descente aux enfers de sa famille. Les enfants sont les victimes de ce tiraillement entre lumière et ténèbres. La pièce est mise en scène de façon presque cinématographique, avec une bande son qui exacerbe certaines situations, un décor où sont projetés de manière dynamique les toiles de Romane. La pesanteur de la pièce est parfois desamorcée (partiellement) par un humour décapant, des danses, et des interludes placés là où il faut. Cela donne à la pièce un rythme oscillant entre "très dur" et "dur". Le jeu de tous comédiens est remarquable par sa justesse. Le tandem Julien/Romane fonctionne à merveille. L'émotion dans les scènes fortes m'a submergé. On est vite happé en spectateur impuissant de ce drame familial. Je n'ai pas peur de le dire, les larmes ont failli reussir à surgir de mes paupières. Et le final est percutant. A voir absolument! # écrit le 19/03/10
J'étais parti, je l'avoue, avec un a priori. Pas forcément négatif, mais un sentiment mélé de curiosité et de septicisme. Comment les acteurs peuvent développer une liberté de jeu alors que toute la scène est en playback, et pas seulement les dialogues, mais aussi les didascalies (bon là je fais mon malin, mais il a fallu ouvrir le dictionnaire pour ce mot). Il y a un temps d'adaptation au début pour se faire au playback. Mais c'est monté comme un tuto de jeu video... Au bout de quelques minutes on est habitué. La pièce est bien rythmée, le jeu des acteurs, malgré la contrainte du timing (cela reste quand même une contrainte dans une certaine mesure), est bien réel. J'ai particulièrement aimé celui de Zora... La rousse. Et oui, amis geeks des années 80-90 il y aura quelques petites références comme ca qui nous ferons sourire. J'ai moins aimé le personnage de la femme robot... Trop contrasté par rapport au sujet de la pièce. Lapinou, qui est décalé, passe très bien par contre. En conclusion, je suis ressorti du théatre avec le sourire, en ayant passé un bon moment. Et pour ceux qui s'endormiraient pendant la pièce (bouuuuhhh), prenez soin de choisir préalablement les fauteils en cuir rouge bien confortables. ^^ MAIS ALLEZ Y!! # écrit le 29/09/09