-Une joyeuse troupe Ravie d'avoir découvert la troupe de la Cie Bleu Noir ! Un moment de spectacle bien vivant avec des comédiens énergiques. Ils nous font parvenir le texte très touchant de Musset. # écrit le 17/02/22
On en parle partout depuis un petit moment de cette fameuse Tour Vagabonde! Et c'est vrai qu'elle mérite son coup de pub! C'est un lieu unique, une véritable petite découverte. Un théâtre en bois, dont la matière vivante profite à l'ambiance. Un théâtre élisabéthain, avec une configuration qui place les comédiens au centre et le public dans les étages à leur proximité immédiate. Et plus qu'un théâtre, puisque c'est tout un univers qui nous arrive de Suisse (avec notamment la pinte à fondue qui accompagne la structure, où l'on se retrouve pour une entracte chaleureuse et en fin de spectacle). On participe à la pièce grâce à cette magie du cadre. Mais c'est bien pour la pièce qu'il faut y aller. Certes, Roméo et Juliette est une pièce que nous connaissons tous et Shakespeare est l'un des auteurs les plus joués au monde. Justement. C'est avant tout une surprise. Baptiste Belleudy et sa (nombreuse, ce qui est déjà un exploit en soi de nos jours) troupe proposent une mise en scène énergique. Chants a capella, danses, acrobaties, combats à l'épée ( mention spéciale aux décors) ... Tout l'espace de la Tour vagabonde est occupé; ils sont partout et les 3 heures de représentation passent sans qu'on se pose de question. Rien n'est fait pour être fait. On se base sur la sublime et précise traduction de Jean Sarment. Verbe haut et finesse cohabitent. Oui, Shakespeare est vert et il nous parle de la fougue de la jeunesse idéalement représentée par cette troupe. Et qui se souvenait que Roméo et Juliette pouvait être drôle à ce point? Le drame est sous l'humour et la pression monte progressivement sous les faces rieuses des personnages inconscients. Paul Gorostidi incarne le décalé Mercutio; tant dans sa joyeuseté et sa futilité apparente que dans une dimension beaucoup plus grave. Un éclair, hors de portée. Stéphane Peyran nous touche dans son interprétation de Benvolio. Miroir de nos pensées en tant que spectateur; il essaye constamment d'apaiser les situations et se retrouve malgré tout témoin embarqué de ce drame. Benvolio pleure, et un silence s'impose dans la salle. Juliette? Un rôle impossible, que tient pourtant avec brio la gracieuse Anne-Solenne Hatte. Une tempête d'amour. Tendre et tumultueuse, candide et pourtant la plus solide de tous, toute la fraîcheur de l'adolescence se dégage d'elle et sa détermination impose le respect à tous. Roméo? C'est le metteur en scène, Baptiste Belleudy. Balloté par sa mauvaise fortune, il court, va, bondit, grimpe et retombe sans cesse. Drôle de destin. Axel Blind est le frère Laurent et laisse à penser toutes les contradictions de ce personnage. Saint homme qui joue avec la mort, conseiller dangereux, sa bonne volonté est un désastre. Sylvy Ferrus prend le rôle de la nourrice à bras le corps. Elle ose. Pour Juliette. Bernard Métraux mène la danse dans le rôle du comte Capulet en véritable chef d'orchestre; père et adversaire. Sylvain Mossot joue l'impétueux Tybalt. Tenue impeccable, oeil brillant. Tellement électrique qu'on voudrait se faire chat pour hérisser le poil derrière lui. Pour une fois, enfin, Paris aime véritablement Juliette. Grâce à Jean-Laurent Silvi, amoureux dépité qui nous change du grossier personnage auquel est trop souvent réduit Paris. Le Prince de Vérone est désarmant, à la fois autoritaire et impuissant. Et on pourrait parler ainsi de tous les comédiens, car ils s'investissent tous sans limite sur cette scène. Bref, vous avez compris, allez-y. Et pour les Mille Chandelles qui rendent possible cet expérience unique; merci! # écrit le 14/04/13
Des comédiens tous très différents, et pourtant un équilibre harmonieux et un point commun entre tous: une énergie renversante. C'est vivant, surprenant, sensible, drôle. Deux pièces délicieuses, des rebondissements et de la cocasserie, du goût: il se passe toujours quelque chose, où qu'on regarde. C'est plein de détails tordants, et au final, on y prend une grande bouffée d'air frais. # écrit le 02/02/10