Ses critiques -Oui oui oui 10/10 J'aurais pu intellectualiser le truc et argumenter. En écrivant, par exemple, que le spectacle de Mélodie dégage une belle mélancolie pas pathos pour un sou. Qu'on est à la frontière du stand up et du sketch, que ça ressemble à rien d'autre, que ça fait du bien. Qu'elle est bien dirigée en plus d'être une excellente comédienne. Nan, mieux vaut être bref sinon ça gâche : l'heure est drôle, unique, bien écrite et rafraîchissante donc nécessaire ! # écrit le 11/10/20
| -Contre-pattes ! 10/10 Enfin un "one" avec de l'esprit et du corps ! Loin de prendre la défense des animaux de manière frontale et improductive, Mélodie dissèque en filigrane le paradoxe qui enveloppe notre relation avec "les bêtes". En ressort un premier spectacle puissant - sublimé par une mise en scène sensible qui épouse le propos avec finesse - et qui, entre deux fous rires et trois "personnages" tarés mais touchants, nous renvoient à nos contradictions, à notre propre condition d'être humain. Pour une première et un premier spectacle, c'est si brillant qu'on ose imaginer la suite de ce magnifique miroir aux alouettes. Bonne continuation, si vous lisez ceci : on vous sent partir très loin... Sur deux ou quatre pattes ! # écrit le 13/09/16
| -Hot shots ! 9/10 Un flic à côté de sa plaque, une chanteuse de cabaret en perte de vitesse, un oenologue qui prend son métier trop à coeur, une journaliste effrontée, un cameraman pointilleux : les personnages se succèdent en même temps que les situations jusqu'à créer un univers propre cohérent. On attend chaque nouveau décor avec impatience grâce à une mise en scène ingénieuse et ambitieuse. La réussite de la pièce, c'est de restituer sur scène la drôlerie parodique des ZAZ combinée aux clichés des films noirs des années 50, le tout avec, en toile de fond, une critique du cynisme de la presse. Un exercice périlleux mais un succès total grâce au texte percutant et aux comédiens brillants ! # écrit le 03/07/15
| -God is God 10/10 Quatre minutes en suspension : que foutent ces deux-là dans ce qui ressemble à un appart des seventies ? Ils gueulent, racontent des histoires, se poussent sur un lit entre deux guitares et un oiseau mort. L'enjeu est flou mais, vite, l'imagerie rock transpire par toutes les planches. Et puis, même si la fille fragile et un peu pétée, cherche à créer/révéler un Sauveur, un objet de foi brute, un " Dieu "... L'autre visage du Rock, c'est aussi l'amour écorché, la passion éphémère mais combustible. Autant s'abandonner finalement à l'histoire catastrophe du couple, miroir d'une époque désincarnée à la recherche d'un mode d'emploi pour assembler sa vie, puisant dans les légendes et l'Imaginaire. Le décor terriblement cosy, l'atmosphère lumineuse intimement apocalyptique...Manquait plus que la mise en scène de N. Tarrin, blindée d'idées discrètes mais éclatantes (qui rappelle par beaucoup l'univers mélancolique-fantastique de cinéma indé US). Cali, dépucelé par le théâtre pour cette première pièce, a la gageur et le courage de tenir face à l'époustouflante perf d'une Marie Barraud habitée. Boiteuse lunaire à la rythmique éclatée, à mi-chemin entre Buster Keaton et une espèce de Jack Sparrow bourrée à la peur, Cavale cannibalise sa propre essence quitte à exploser dans une interprétation sincèrement volcanique. On pose sa gratte, on range Baudelaire, on laisse le thé refroidir et on fonce voir la pièce. "Don't think, feel". # écrit le 15/01/14
| -Le guide de la survie en entreprise 9/10 Si la pièce de Xavier Legall est cynique lorsqu'elle éclabousse d'acide le monde de l'entreprise, elle n'oublie pas d'être drôle. La mise en scène peut sembler inégale mais le jeu des comédiens est toujours très juste. Bravo ! # écrit le 11/06/12
| -Résister ou servir ! 9/10 Cri d'amour à l'Art et protestation contre l'apathie culturel, la pièce de Victor Dekyvere (assisté de Clémence Pitillion) tâche de sang la Reine Blanche. Mise en scène complexe particulièrement précise, la richesse du thème et des tirades n'a d'égale que la qualité de la prestation : Mélodie Fontaine est absolument incroyable de rupture, schizophrène Iphigénie partagée entre la résistance et la soumission à la déchéance artistique. Capable de déclencher un fou rire pour ensuite l'étouffer de larmes, elle illumine, pleine de fraîcheur et de spontanéité calculée. Appuyée par Adrien Rohard, génial en valet toqué mais piquant, elle mène un bal formidable ; le charismatique Benjamin Tanguy fait un bad-guy touchant tandis que Mathieu Beurton se révèle magnifique insoumis ensanglanté et sacrifié sur l'autel de la télé-réalité. Thomas Lempire, avec son double-rôle couillu de clown/pute s'illustre de manière très inspiré, surtout dans les dernières lignes poignantes. Le reste du casting, féminin, compte Charlène Legros, impeccable en musicienne inféodée ; autant que Claire Tran, danseuse (sur toile cirée) impressionnante. Vivement conseillée, la pièce - plus accessible qu'il n'y paraît - ne se joue qu'à deux reprises... Dommage # écrit le 26/04/10
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