@231889

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Comédie: shopping and fucking, de Mark Ravenhill

-vraiment bonne...
9/10

Un spectacle “trash” annonce-t-on. Certes les personnages sont glauques, les mots sont raides et les séquences sont crues. La relation sexuelle triangulaire est d’emblée annoncée et on se mélange beaucoup au fil des actes. Cela voudrait-il dire que le scabreux, la fange et l’obscénité dominent ? N’en croyez rien. La pièce est surtout illuminée et parcourue par le désir qui circule comme un flambeau, ravivé par chaque acteur qui s’en saisit à tour de rôle. Il emprunte toutes les formes : le désir de l’autre, le désir d’être un autre, le désir d’une autre vie et, par dessus tout, le désir d’être aimé. Il prend tous les contours : il couve brûlant sous l’apparente froideur de Brian, il devient véhément avec Lulu, plus contrarié pour Robbie, dissimulé et retors avec Gary et chez Mark, il est réprimé pour mieux éclater en bouffées violentes. Il faut saluer là, le jeu des comédiens qui entretiennent chacun leur variation propre sur ce registre, sans que la confusion s’installe dans ces chassé-croisés incessants où l’un veut toujours posséder l’autre, dans tous les sens du terme. Car les liaisons entre les protagonistes se rompent, se renouent, se brisent à nouveau pour se recomposer autrement. Pire, elles se révèlent à l’occasion d’un deal, d’un chantage ou d’une passe. Le sexe est partout présent, la drogue aussi et enfin l’argent qui donne ou interdit à volonté les deux premiers. Les relations humaines sont réduites aux échanges les plus bruts. « Trash », répétera-t-on encore. Et pourtant la pièce ne suscite pas l’oppression qu’on pourrait craindre avec une telle partition. La noirceur est atténuée de plusieurs façons. D’abord, par l’enchaînement rapide des scènes qui amortit les effets de choc qu’elles peuvent produire. Le rire également allège beaucoup et les moments en sont bien répartis pour dissiper les malaises. Ainsi l’histoire d’une certaine princesse, racontée par Mark, est une véritable envolée comique au cœur de la dépravation. Enfin, si les revirements des personnages sont dictés par le vice plutôt que par de nobles sentiments, ils n’en appartiennent pas moins à la pure tradition théâtrale qui sait entretenir sans relâche l’intérêt du spectateur. N’est ce pas suffisant pour convaincre d’aller voir cette comédie qui, - on l’aura compris-, n’est ni vraiment bourgeoise, ni vraiment « trash », mais vraiment bonne.
# écrit le 21/03/05




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