Ses critiques Théâtre classique: Bérénice -Racine se retourne dans sa tombe! 1/10 Après avoir lu des critiques alléchantes d'une de mes pièces préférees de Racine, je me suis hâté de réserver une place pour ce chef d'oeuvre de la littérature française. Quelle déception! Pas un seul alexandrin n'est dit correctement, et le vers Racinien se voit amputé d'au moins une note de sa partition toutes les douze syllabes. Les acteurs sont mauvais, sans nuances, fades, sans énergie ; leur jeu est petit, faible selon moi ! Il ne suffit pas de pleurnicher pour émouvoir un public exigeant, Bérénice en fait d'ailleurs les frais. D'autre part, sa voix est mal placée, aérienne et désagréable à l'écoute. Arsace pour sa part, tape sur tout le mots en poustillonant de plus belle, tous les autres prennent des temps de sénateurs, vides de sens et d'intérêt. Les comédiens ne vibrent pas,(le public s'est d'ailleurs pour la plupart endormi à un moment ou un autre. Titus ose mentir à son public en fabriquant une fausse émotion qui manque de conviction, le "simulé" fait mal quand on joue du Racine. Antiochus n'a aucune présence, et plombe la pièce dès le début par son entrée faible et monotone. Les temps de Sénateurs sont plus que pesants, et dérythment une pièce Ô combien musicale. Petit détail amusant, même les costumes, sont d'un ridicule sans égal. # écrit le 11/04/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Le monstre Weber s'effondre. 3/10 Alors que Bernard-Henri Lévy s'était fait littéralement détruire sur le plateau d'"On N'est Pas Couché", il fallait absolument aller voir cette pièce, ne serait-ce que pour se faire une propre opinion. Les critiques addressées à Lévy sont, hélàs, plus que justes, le texte est beaucoup trop long, monotone, et bien trop "écrit". BHL n'est pas un dramaturge : aucun sens de la scène, de la parole. On se croit parfois dans une dissertation de lycéen cultivé, qui essaye de ressortir toutes les références philosophiques qu'il connaît, pertinentes ou pas. Les citations, références (non détaillées), sont tellement nombreuses, que même le public cultivé (et âgé...) du théâtre de l'atelier n'a simplement pas le temps de comprendre, vu à la vitesse à laquelle Jacques Weber bredouille son texte. On ignore si c'est la fatigue, l'âge ou même le manque de travail qui fait que Weber a la pire diction du monde. On ne comprend pas la moitié de ce qu'il dit. Ce ne sera pas le volume qui aurait posé problème, car le monstre du théâtre passe deux heures à hurler, en allant jusqu'à l'épuisement. Malheuresement, en dépit des ses excès vocaux, il ne parvient pas à faire parvenir ce texte, pauvre à la base. Lévy, en créant ce monologue, met dans une position délicate son unique acteur et ferme toutes les portes à la critique, puisqu'aucun partenaire n'est là pour le contredire, et l'auteur force ainsi le public à prendre le parti du personnage fort antipathique joué par Weber. Ce dernier de son côté, s'épuise, hurle, souffle, bredouille, se trompe, se déshabille, sans parvenir à nous convaincre de quoique ce soit avant la première heure. Seul son dernier envol lyrique dans les 15 dernières minutes réussit tant bien que mal à nous captiver. Fort dommage pour cet acteur tellement réputé, qui s'effondre ici sous le poids d'un texte à pensée unique, ennuyeux, long, monotone et mauvais. Qu'on soit d'accord avec Lévy sur l'Europe, Poutine ou le Front Nationnal n'a même plus d'importance, tellement l'écriture du manifeste peine à nous parvenir. Déboussolé, Weber n'articule pas, massacre son texte, et va même jusqu'à prendre la voix de Michel Galabru de temps en temps, allez savoir pourquoi... Je me suis rarement autant ennuyé au théâtre, une déception. On fait sans doute mieux d'acheter le livre, qui est, nous l'esperons plus facile à endurer que ces deux longues heures de monologue intérieur. # écrit le 14/09/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Vaudeville rythmé, loufoque et amusant 6/10 Une belle soirée s'annonce dans le très beau théâtre du Palais Royal, malheureusement peu peuplé ce soir là (presque la moitié des sièges sont restés inoccupées). Un bon casting est à l'affiche d'une pièce du maître Poiret, "Joyeuses Pâques" Le rideau se lève et l'on découvre un fabuleux décor, magnifiquement confortable, design et intime. La pièce met du temps à démarrer, bien que rythmé et à premiereme vue, bien joué, quelque chose ne prend pas. Le texte de Poiret, pourtant drôle, peine encore à nous parvenir et l'on doit attendre une bonne demie heure avant d'être entraînée dans la machine typiquement infernale de Vaudeville. Là ou Feydeau nous embarque souvent dès le départ, Poiret rame avant démarrer, bien que le texte est truffé de jeux de mots et de matière à faire rire, quelque chose reste en surface. Roland Giraud peut-être, bien que dynamique et s'étant prouvé fort talentueux, engagé, souffre dans son rôle d'un jeu trop naturaliste, convenu, et pas assez sincère. L'urgence de la situation et l'hystérie qui en provient aurait pu, et dû être poussé vers un extrême plus grand dès le départ. L'arrivée de la femme, ne semble à peine l'inquiéter, et ce n'est que lorsque les incidents s'empilent, que Giraud est obligé de s'accélerer. Maaike Jansen au contraire, est ravissante dans son rôle, et apporte un humour cruel et grincant qui colle à merveille à l'écriture critique de Poiret. La jeune Julie, interprétée par la drôle, énergique et sexy Marilyne Fontaine, ferme le triangle et clos ainsi un trio finalement plutôt réussi. La servante est abominable, Claire Conty surjoue et commente tout, dommage, c'est un rôle dans lesquelles les actrices peuvent s'épanouir et se faire remarquer par les petites choses. La deuxième partie est bien plus réussie, et justement, la famille Walter, bien que peu présente, profitent de la moindre occasion pour faire rire et sont adorables et relèvent le niveau comique. (Isabelle Tanakil particulièrment, juste et drôle, se fait remarquez) A la fin, Poiret livre une chute formidable, inattendue et drôle. En conclusion, malgré ses quelques longueurs, ses quelques occasions comiques manqués, et un manque de sincérité et de stress de la part de Giraud, quelques beaux moments et quelques sourires. # écrit le 11/04/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Ionesco Classique, Bouquet Époustouflant!! 10/10 Michel Bouquet, 88 ans reprend pour une quatrième fois sa pièce fétiche, Le Roi se Meurt, d'Eugène Ionesco. La mise en scène de cette sublime et difficile pièce est signée à nouveau par Georges Werler. Le Roi Béranger se meurt. Dans une réflexion sur la vie, la mort et le pouvoir, Michel Bouquet s'illustre comme le plus grand comédien français de sa génération. Accompagné par son épouse Juliette Carré, dans le rôle d'une Marguerite désabusée. Le reste de la troupe, loin d'être écrasée par ce duo de choc, apporte une énergie et jeunesse remarquable à l'ensemble. Michel Bouquet sublime, (applaudi dès son arrivée sur scène) propose un Roi à la fois tyrannique, enfantin, noble mais démuni. La décomposition de son pouvoir et le chemin de Béranger vers la mort est touchant, drôle et émouvant. Mêlant le grotesque au sublime, Michel Bouquet, figure d'autorité, se laisse détruire littéralement. Le grand homme s'efface, et fait place à une fragilité remarquable. Son costume sublime (grand bravo Pascale Bordet) est enlevé et remplacé pour une simple tenue blanche sobre, image métaphorique de l'innocence, de l'enfance, mais aussi de la maladie. Le roi doit accepter l'inéluctable, le grand rendez-vous avec la mort. Michel Bouquet a véritablement l'âge du rôle, et en d'autant plus pathétique et touchant. Tour à tour poignant et pathétique, Michel Bouquet, passe du désespoir enfantin à la dépression de l'adulte qui s'accroche désespérément à la vie. Il apporte à ce rôle mythique une bouffonnerie pathétique : une véritable leçon de théâtre! Un triomphe! Magnifique performance à voir et à revoir! Michel Bouquet est un dieu du théâtre! Une superbe performance!! Bravo! # écrit le 09/03/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -UN REGAL ⭐⭐⭐ 10/10 Nous avons passé une excellente représentation ! Et tellement ri ! On appréciera les petites remises au goût du jour et l'évacuation des blagues trop graveleuses ! Super initiative ! Je suis venus avec mes filles qui ont adoré ! C'est une super pièce pour toute la famille ! Les acteurs sont formidables ! Petit coup de coeur pour l'actrice de Loli qui est vraiment très belle, drôle et super touchante ! De très jolis costumes et un joli décor ! ON A ADOREES ! # écrit le 12/07/23
| Comédie dramatique: Au But -Une actrice savoureuse pour une pièce sans saveurs. 8/10 La pièce aurait bénéficié (comme souvent chez Bernhard)de quelques coupes. La pièce, rarement monté, et on comprend pourquoi, bien qu'interessante et riche, semble un peu longue (bien que moins de deux heures). Cependant la loghorée si typique de l'auteur allemand est portée avec brio par l'immense Dominique Valadié qui livre une nouvelle fois une performance à couper le souffle. Elle nous savoure et fait savourer chaque nuance et chaque virage de la pensée. Elle joue, nous emmène, nous emporte dans le récit cynique d'Au But. Léna Bréban la soutient avec sa petite partition, bien qu'elle paraisse tendue et poussive au début, elle finit par convaincre en faisant de son personnage une femme plus forte et résistante que ce que le texte laisse voir au premier abord. Yannick Morzelle par contre n'est pas terrible, trop jeune peut-être ou par manque d'expérience, il ralentit la pièce par son phrasé haché et naturaliste, et possède un tic de langage particulierement énervant puisqu'il fait un bruit de bouche avant chaque phrase ce qui n'aide pas le spectateur dans son écoute. On est dans ce cas, très heureux que 90% du texte soit débité par Dominique Valadié, immense comédienne, sans doute la plus grande de sa génération, qui nous fait vibrer et parvenir toute la richesse de Bernhard. On ne regarde qu'elle, et on en vient à oublier la mise en scène plutot pauvre de ce classique oublié. # écrit le 23/09/17
| -Vraiment pas terrible... 1/10 On se demande, quel est l'intérêt? Un couple aigri soit disant heureux en apparence, invite un jeune couple et la soirée déraille.... Hmmm où j'ai vu ça plus tôt? Hélàs, cet "Abigail's party" est un "QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF" 2.0, seulement, c'est bien moins écrit, et le jeu des acteurs n'est vraiment pas à la hauteur... Seul petite originalité, une 5eme invitée, Suzanne, Séverine Vincent est d'ailleurs la seule actrice à tirer son épingle du jeu (heureusement qu'elle est là!!). Pour le reste, on se demande ce qu'a voulu représenter Harcourt... Le texte est pauvre, les thèmes du paraître et du faux semblant social ne sont plus d'actualité (où sont traités avec une ringardise qui l'annihile et les rendent innaudibles) Les acteurs sont pour la plupart très mauvais (ils ne jouent pas ensemble, aucune écoute, Alexie Ribes met le ton, elle donne l'impression d'être dans un studio de doublage, Cédric Carlier n'a aucun charme, et Lara Suyeux est lamentable, vulgaire, sans finesse, un jeu solo, en démonstration constante, volontaire, sa perruque est si évidemment fausse que l'effet de fin en est raté et anecdotique). En bref, un beau flop. # écrit le 12/02/17
| -Un ovni théâtral drôle et émouvant! 10/10 Vu cette semaine à l'Aktéon, In The World Box est une découverte! Brillante création contemporaine sur le monde virtuel. Un texte drôle et rythmé, de beaux costumes quelque peu futuristes et une équipe au top! Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils débordent de talent et d'énergie!Une satire sur la société d'aujourd'hui servi avec brio par ces cinq comédiens sortis tous juste du Cours Florent! Un grand bravo à toute l'équipe et petite mention spéciale à la ravissante Mlle C et son charmant compagnon Monsieur A, qui forment un couple robotisé aussi attachant que poignant ! Une bouffée d'air fraiche ce soir là au petit théâtre de l'akteon. Un manifeste humaniste à voir absolument! Nous espérons recroiser cette jeune compagnie pour d'autres aventures d'ici peu! # écrit le 13/02/16
| -Un Drame Romantique Modernisé. 7/10 Une nouvelle mise en scène de "Marie Tudor", pièce monumentale du Roi Hugo, fait toujours envie. Le texte, quelque peu raccourci, est servi dans un esprit Hugolien, parfois Grotesque, parfois sublime. De même certains acteurs sont convaincants, d'autres beaucoup moins. Du côté des femmes, notamment Cristiana Reali a ses moments de gloire, et offre une Marie Tudor excessive, classique et plutot convaincante. Jade Fortineau, Jane, est de son côté assez fade et peine à nous émouvoir, bien que pleurant pendant toute la dernière partie du spectacle. Preuve supplémentaire qu'il ne suffit pas de pleurnicher pour toucher un public. Chez les hommes, ont retient Benjamin Guillet, qui joua ce soir là, un Fabianni touchant et humain, Pierre Alain Leleu, un Simon Renard savoureux et inquiétant. Moins convaincants sont les jeunes qui ouvrent la pièce, on ne les entend pas très bien, ils sont fades et manquent de couleurs. Le petit Eneas Dulverton est très drôle mais sa prise de parole manque de puissance et son accent est assez embêtant à l'oreille. Petite mention cependant pour Jean Claude Jay, Joshua attachant et Anatole de Bodinat en "Homme" juif. La scénographie belle et très présente, sert le texte dans sa grandiloquence, et le côté rock marche jusqu'à un certain point. La danse de Marie Tudor, est gratuite et l'on ne comprend pas vraiment l'enjeu qui se cache derrière, en vérité, le public ne peut lire qu'un déchirement animal voir bestial et sexuel, au lieu de percevoir un vertige beaucoup plus profond, sensationnel et sincère : une image un peu trop simpliste et un peu trop plaquée à mon goût. La première scène du cachot entre Joshua et Fabiano m'a pour ma part bouleversé et la scénographie et la lumière m'ont paru sublime. Pendant les premieres minutes je fus transporté dans cette tour de Londres, avec eux. A l'image du theatre d'Hugo, certains passages sont grotesques, d'autres sublimes, partagé entre le rire et les larmes, la mise en scène de Calvario propose une lecture moderne, fidèle à son auteur et réussie dans l'ensemble avec quelques réserves au niveau du jeu, et des certains points scénographiques. Un spectacle à découvrir et à juger par soi-même # écrit le 12/04/15
| -Un Michel Fau Epoustouflant! 8/10 Quelle grâce! Quelle joie! Une première rencontre avec le grand Michel Fau, travesti pour l'occasion en tragédienne formidable. Vraie diva de la scène classique, Fau dévoile sa féminité la plus spectaculaire, la plus profonde et surtout la plus hilarante. S'ajoutent aux rires de réelles émotions face à l'immense intimité qu'offre Michel Fau à son public. Comme à son habitude, Fau est drôle, touchant, grotesque et subtil, d'une grande fragilité dans son lyrisme et son emphase débordante, un régal pour petits et grands. On rit beaucoup et de bon coeur. Un réel plaisir, de la première entrée, mystique et intriguante, jusqu'au 5e rappel à la fin, on est fascinné par ce caméléon, et ce grand homme de théâtre! Une si grande passion de la scène fait plaisir à voir, et l'on ne peut être que touché, ému et hilare devant une ode à la vie et au théâtre si personnel, si puissant, si péremptoire, si beau, si Michel Fau! Certains pourront trouver le spectacle un peu répétitif, les scènes et monologues sur le même et unique ton (bien que très drôle) s'enchaînent à grande vitesse. A voir sans plus tarder! # écrit le 11/04/15
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