Colargol

Théâtre contemporain: Dieu est mort. Et moi non plus j'me sens pas très bien !

-Humour, ingéniosité et talent pour rire, s’emouvoir et réfléchir
Karl, Friedrich et Sigmund se sont unis pour inspirer l'auteur-acteur principal, qui se dit athée et qui pourtant cherche Dieu au fond d'une malle, dans un pingouin en peluche, à l'ecole, dans un bocal à poisson rouge et sur une vieille télévision... et surtout dans les jupes de sa mère. Performance étonnante et désopilante que celle-ci, bourrée de trouvailles et de changements de rythme. Avec un dialogue avec sa mère absente en fil rouge, il nous donne aussi à réfléchir sur notre humaine condition, sur le sens de la vie et bien entendu sur l'existence de Dieu. Dieu, la vie, la mort... Le Big Bang, les difficultés de l'integration entravées par les croyances littérales (saisissante scène du prof face à sa classe de lycéens dans le 9-3), la foi pour acquise, et finalement beaucoup l'education familiale. L'irruption de Michel Sardou dans le spectacle est un moment génial, la danse avec le fantôme de la petite copine est pleine d'emotion. La petite salle participe à cette réflexion vivante et drôle. La partenaire qui vient apporter la contradiction à l'acteur est parfaite dans son rôle : le tourner en dérision et eviter ainsi que ses digressions tournent en cours magistral. Les cathos et les musulmans en prennent gentiment pour leur grade, et c'est drôle et intelligent... même pour un catho comme moi. On se demande si les juifs vont aussi y avoir droit, tant leur absence de prosélytisme et le risque de l'antisemitisme rendent moins nécessaire et plus délicat leur passage à la meme moulinette, mais ça vient finalement au moyen d'un lapin en peluche, et c'est très mignon, même pour un demi-juif comme moi. Ce spectacle est plein d'humanité et d'amour. On y réfléchit, on y rit aussi franchement, on est touché et meme ému par moments, on passe un excellent moment... même pour un croyant comme moi !
# écrit le 25/03/18