anacolut

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Théâtre classique: La Double Inconstance

-Le pouvoir de l'amour ou l'amour du pouvoir...
7/10

Voilà un pari qui n'était pas forcement facile à tenir pour une jeune troupe, même enthousiaste... Un texte classique à la tournure inhabituelle pour notre phrasé d'aujourd'hui. En revanche, l'amour du pouvoir et le pouvoir de l'amour reste un thème intemporel ; Même si le pouvoir d'aujourd'hui a tendance à voler l'innocence plus par appetit sexuel que par élans du coeur... Il n'était donc pas question de faire un spectacle en costumes, coûteux et déjà fait et dans des lieux plus adéquats ; il était nécessaire et créatif de se lancer dans une relecture du texte ou du moins dans un autre "enchantement" de ses personnages. Un décor inexistant au bénéfice de personnages bien présents , voire sur-présents... Ainsi, le prince en voix off au début du spectacle avec ses interlocuteurs s'adressant au hors champs, souligne-t-il davantage l'omniprésence du pouvoir et sa portée universelle. La dualité du personnage de Trivelin illustre bien le caractère innombrable des laquais du pouvoir mais aussi la force du nombre qui s'allie pour vaincre l'esseulé. Le rôle de Lisette, tenu par un homme, fait aussi ressortir l'aspect laid de la manipulation et de la jalousie. Un spectacle long et sans entracte avec des levées ou plutôt des descentes de rideau originales. De belles trouvailles en somme, même si le mélange des genres, des sexes et des couleurs, pas toujours très heureux, renifle davantage l'impératif sociétal d'une narration d'aujourd'hui que la marque sérieuse d'une lutte bien comprise.
# écrit le 27/11/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Vera

-Le corps sans la vie
1/10

Ce qui est frappant dans cette pièce et cette mise en scène, c'est le manque de substance d'un décor(ps) froid, distant (panneaux de séparation, video) et ouvert sur les coulisses où s'agitent les machinistes, organes en mouvement derrière une cage thoracique laissée sciemment sans enveloppe; c'est le jeu monocorde ou caricatural d'acteurs sans vraies répliques, personnages sans vie au service d'une narration sans histoire qu'ils nous miment pendant deux longues heures. Tout est désincarné dans cet exercice sans style. A cet égard le jeu de Karine Viard illustre à lui seul cette distance sidérale entre les personnages et les spectateurs, entre les comédiens et leur personnage. Véra reste jouée de la même manière de son âge d'or à sa déchéance; même débit, même distance, même absence... La pièce n'a pas d'histoire construite, architecturée avec suspens, rebondissement et hamartia, il est donc normal qu'elle n'insuffle pas de vie à ses marionnettes. Mais peut-être est-ce cela qu'on a voulu nous dire... les personnages sont inhumains, pourquoi voulez-vous qu'ils le soient.
# écrit le 25/04/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com




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