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Théâtre dramatique: Fool for Love

-Exceptionnel!
Voilà une très belle découverte, un huis clos sous haute tension servi par de très bons comédiens dans une merveille de mise en scène. 'Fool for love' vous plonge dans l'Amérique profonde, une Amérique dure et difficile loin des clichés du rêve américain. Sam Shepard ne nous épargne pas et, au plus près de la scène, à la limite entre théâtre et cinéma grâce à l'ambiance intimiste de la salle, nous sommes d'emblée plongés (piégés?) dans un univers troublant et hostile, où au fil des dialogues, nous finissons par croire à l'incroyable et tentons de comprendre l'inacceptable. Un monde effarant, voire effrayant, où les mensonges deviennent vérité, et les plaisanteries tournent au cauchemar. D'autant plus que le réalisme est total, porté par une mise en scène sobre et un jeu de comédiens précis, juste, jamais dans l'excès. Et c'est là que Dannie-Lu Carr et sa bande frappent très, très fort. Les regards, gestes et expressions sont désespérément naturels. Pourtant, dans cette chambre de motel en apparence somme toute banale - bien que dans le Mojave -, nous assistons au dénouement d'une histoire tout simplement hors-norme. Julie Zeno incarne une May à tour de rôle (ou à la fois?) forte et fragile, amoureuse et blasée, digne mais blessée au plus profond de son être, le tout avec un accent américain impeccable, à faire pâlir n'importe quel natif. Le franco-texan Olivier Raynal campe, lui aussi, un Eddie époustouflant tant il nous renvoie avec une sensibilité rare à nos propres souffrances, craintes et amertumes, nos âmes écorchées vives que nous tentons de maladroitement dissimuler sous une carapace dure et rugueuse. Lee et Dimitri Michelsen (le lien de parenté entre les deux comédiens résonne avec une ironie délicieuse, au vu de l'histoire – vous comprendrez pourquoi en y allant !) sont également très justes dans des personnages touchants et agaçants, que ce soit le fantôme d'un père nostalgique en proie au remords sans oser (se) l'avouer, ou l'amant un brin naïf et candide, qui nous renvoie impitoyablement à notre condition de spectateurs impuissants, dupés et bernés dans une intrigue qui nous dépasse complètement. Au fond, ce qui touche aussi dans cette histoire, c'est qu'il n'y a pas vraiment de bons ni de méchants. Il y a juste la vie, où tout le monde est coupable et personne ne l'est réellement. Chacun se bat, chacun essaie de s'en sortir tant bien que mal, comme il ou elle peut. Et puis lorsque tout est fini, il y a quand même l'amour...enfin, ce qu'il en reste, quand on a tout vu, tout vécu, tout connu et reconnu. Ce 'Fool for love', c'est une véritable claque, mais une claque quasi-thérapeutique, qui au final fait du bien. Et c'est pour cela qu'il faut absolument le voir. Le fait qu'il soit joué en anglais (avec sous-titrage, ce qui n'est pas inutile pour comprendre parfois l'accent texan) par des comédiens de talent est un véritable plus. C'est trop rare en France pour rater cette formidable occasion. C'est une pièce importante. Courez-y.
# écrit le 10/07/19

Comédie: 50 Nuances de couples

-Le bonheur!
C'est beau, c'est frais, c'est plein de vie, c'est déjanté sans jamais sombrer dans la vulgarité. Ce sont des histoires que chacun(e) de nous a vécues à un moment ou à un autre dans sa vie, d'une manière ou d'une autre. C'est pour cela que l'on s'identifie facilement à ces personnages attachants portés par des comédiens sympathiques et talentueux. On rit, on rit et on rit encore de bonheur, de plaisir, de joie. Et on en redemande. On ne voit pas passer le temps. Seul bémol : c'est trop court! On en veut encore et encore! On passe indéniablement un merveilleux moment dans cette belle mise en scène pleine de surprises que nous propose la merveilleuse et drôlement inspirée Cécile Chavel.
# écrit le 10/07/19