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Comédie: Nos petits secrets

-Courez-y !
Qu'on soit familier ou non avec le Boulevard, "Nos petits secrets" séduit. Drôle du début à la fin, rythmé à la dynamite, c'est surtout pour ses acteurs qu'on s'y précipite : une telle palette de nuances en un temps si court, c'est rare. Et pimenté ! Mention spéciale à Cécile Coves et Matthieu Gautier, aussi hilarants qu'attachants. Tout le quatuor est excellent, fabuleusement déjanté. On y court, on y revient... En tout cas moi j'y reviendrai. Bravo la performance !
# écrit le 16/09/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre contemporain: La Trajectoire des Gamètes

-Merveilleuse Cécile Covès
Enfant, Cécile pensait que son père était Luke Skywalker. Sa Trajectoire des Gamètes est si intense qu'on finit par y croire. 1H de voyage dans le temps qui nous attrape par le fond du ventre, à la fois romanesque et drôle, toujours enflammé, traversant les doutes féminins les plus intimes, les filiations modernes, les histoires d'amour hors-normes et les traumas d'enfance. C'est une vie différente qui nous est racontée ici, on peut tous s'y reconnaître pourtant. Car le jeu de Cécile Covès est poignant et plein de grâce, ses enjeux si simples au bout du compte. C'est son histoire et ça se voit. Le texte de Laura Léoni la fait briller. La beauté des éclairages de Morgan Pérez colore ses multiples personnages et temporalités, jusqu'à les rendre aussi bouleversants qu'elle. Merci de nous avoir partagé tes souvenirs, chère comédienne, des plus complexes aux plus tendres – tu ne joues pas, tu donnes tout dans cette petite boîte à spectacle ! Et merci, merci pour ça. Je souhaite un succès formidable à ce morceau de vie si précieux. Courez pour le voir.
# écrit le 01/02/23

Comédie: L'oiseau bleu

-Un oiseau rare s'est posé au théâtre ❣
S'il n'existait pas, cet oiseau rare, il faudrait l'inventer. L'oiseau bleu, c'est d'abord une histoire de Maurice Maeterlinck compilée par deux fées, Cécile Coves et Lucie Contet, actrices multi-rôles au jeu tendrement pêchu, schyzo, dynamité, poétique. Du fond de leur sac à magie, elles vous invitent au voyage, embarquant tout leur talent sur un radeau d'aventures pour petits et grands à la Croisée des Chemins (un tout petit théâtre à débusquer d'urgence). Rendez-vous chaque samedi juste avant l'heure du thé (15h tapantes jusqu'au 7 mars, et même quelques mercredis), pour découvrir leur quête : Tyltyl (Lucie) et Mytyl (sa douce poupée de chiffon) partent à la recherche de l'oiseau bleu, le seul qui puisse sauver une petite fille de la mort... Vous voyez bien qu'ici, le conte retrouve son plus beau blason. Les enfants ne s'y trompent pas. Si vous tournez la tête pour les observer en cours de spectacle, vous verrez leurs yeux qui brillent, accrochés aux comédiennes comme on suit les étoiles. Car il y a de l'émotion de toutes sortes et de toutes couleurs, dans cet oiseau bleu qui transporte de cabanes en palais sans jamais quitter le nid. Maurice Maeterlinck, je ne l'ai su qu'après, a été prix Nobel de la littérature et j'en suis peu surprise : il déploie ici toute la force des grandes histoires. Emportées sur son dos, il ne leur faut pas grand-chose, à Cécile et Lucie, pour nous emmener loin : joues à paillettes et bleu de travail (ou orange !), quelques accessoires et trésors clignotants, des feuilles d'automne et des confettis pop, l'inventivité malicieuse de leur metteuse en scène (la brillante Salomé Elhadad Ramon), et ça y est le tour est joué, l'aventure danse. Quelle énergie ! Découpé en humeurs tristes et drôles ou philosophiques, l'oiseau fait tout traverser comme une poche d'enfance accélérée. Un peu des ambiances d'Alice au Pays des Merveilles, parfois d'Hansel et Gretel, du Toy Story à ses heures (les objets parlent, bougent, respirent), et ce petit mystère enfin qui lui est propre, saupoudrant chaque geste, chaque tableau : car l'oiseau que l'on cherche, comme tous les grands trésors, n'est peut-être pas niché où on l'attend... J'ai vu la séance sans lumières, à cause d'une panne d'électricité : même pas peur. Le courant poétique, le vrai, passait très bien à la lampe de poche, c'était même extraordinaire d'évocation (retour aux sources du théâtre). Le public était ravi, plongé dans son bain de plumes et de poésie. Alors imaginez quand les lumières brillent ! A mettre entre toutes les petites mains nostalgiques.
# écrit le 02/02/20