Maldoror

Comédie dramatique: Yvonne

-L'éloquence du silence
Allez voir "Yvonne" ! C'est une pièce qui dépote : la mise en scène est intelligente et rythmée, les émotions sont palpables, le rire est grinçant. C'est une troupe incroyable : les comédiens débordent d'énergie et sont vraiment talentueux. L'interprétation du personnage d'Yvonne est remarquable. Son mutisme imperturbable oblige les autres à révéler leur véritable intériorité.Yvonne agit comme un miroir dans lequel se reflète la part de monstruosité de chacun. Un spectacle à ne pas manquer, à voir, et à revoir !
# écrit le 04/02/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Comédie: Monsieur chasse

-On passe un bon moment
Troupe pleine d'énergie au service d'une mise en scène dynamique indispensable à l'écriture de Feydeau. Certes, la pièce contient tous les clichés du genre et l'on sait à quoi s'attendre. Mais c'est un divertissement sans prétention qui nous fait passer un bon moment. En revanche, les petits intermèdes musicaux ne manquent pas d'originalité.
# écrit le 04/02/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Spectacle Musical: The Catalogue of Sexual Anxieties

-3 Désinhibées en folie !
Un spectacle extrêmement dynamique porté par trois comédiennes-chanteuses très talentueuses et une pianiste qui ne l'est pas moins. Ces trois " Grâces " nous proposent un catalogue très fourni de leurs prétendues " angoisses sexuelles ". Ce dernier, décomplexé, est décliné avec beaucoup d'énergie, d'humour et même d'émotion sous le prisme de trois sensibilités féminines de culture différente : anglaise, canadienne et française. Un très bon moment à partager que vous soyez hétéro, cisgenre ou LGBT !
# écrit Il y a 2 semaines

Théâtre contemporain: Mon bébé

-Pas facile d'être Maman !
Dans ce spectacle au féminin, plein de sensibilité et de générosité, Patricia Ganaj traduit et met en scène la pièce de Morgan Llyod Malcolm, créée à Londres en 2021. Elle interprète également, avec bonheur, le rôle de Nina, entourée de deux autres comédiennes, tout aussi talentueuses, Samantha Leroy et Martine Delor. On ne s'ennuie pas un instant dans cette pièce bien rythmée dont la mise en scène est efficace et ingénieuse. On y voit combien il est difficile d'être femme quand la société vous impose de jouer tous les rôles à la fois : fille, mère, femme, amante, belle-fille... Que dire si l'on vous soupçonne en plus d'avoir maltraité votre bébé ! Découvrez cette pièce originale qui rend un bel hommage à " ce destin de femme " qui interpelle aussi les hommes. (Représentation du 2 mai 2024).
# écrit le 07 Mai

Théâtre musical: Marlene et Marilyn

-Les Feux de la rampe
Luana Kim ressuscite avec talent deux stars emblématiques d'un cinéma devenu classique : Marlene Dietrich et Marilyn Monroe. Accompagnée malicieusement au piano par Djanick Nanette, la voix de Luan Kim n'a rien à envier à ses modèles. Un spectacle plein de sensualité et de douceur qui rend hommage à toutes les femmes et rappelle avec délicatesse le mal de vivre de deux séductrices exceptionnelles que les feux des projecteurs n'ont pas épargnées.
# écrit le 07 Janvier

Théâtre classique: L'École des maris

-Jubilatoire
Prenez deux soeurs orphelines. Confiez-les à deux vieux barbons qui voudraient bien " en disposer " pour retrouver une nouvelle jeunesse à bon compte. Confrontez deux types d'éducation opposées, l'une libérale, l'autre despotique...et vous avez une comédie joliment troussée en 3 actes : "L'École des maris" de Molière. Ce spectacle, à l'affiche du Théâtre du Nord-Ouest permet de redécouvrir une pièce un peu tombée dans l'oubli mais qui mérite le détour. Dans cette pièce qui enchaîne malentendus et quiproquos, c'est, une fois de plus, la jeune première (jouée avec grâce par Mélissandre Archimbaud) qui a le beau rôle et qui déjoue les pièges du patriarcat en faisant de son vieux barbon de protecteur ...la risée de la farce ! Beau travail de troupe. Diction impeccable ; exposition très pédagogique dans cette petite salle, écrin noir sur lequel tout ressort. Manque le grain de folie qui permet de renouer avec les sources de l'inspiration de Molière : la comedia del arte. Comme toute comédie, c'est affaire de rythme plutôt que de psychologie et la pièce gagnerait en dynamique avec un rythme un peu plus soutenu. Le final nous laisse sur notre faim... mais enfin, pourquoi Sganarelle ne se laisse -t-il pas aller à son dépit ! Laurence Gauthier agrégée de Lettres et professeur de théâtre
# écrit le 29/11/23

Théâtre contemporain: Les Témoins

-Sacrée gageure...
Les Témoins de Yann Reuzeau, Vendredi 22 octobre 2021 à la Manufacture des Abbesses Suivi d'un débat avec deux journalistes Les Témoins se présente comme une pièce au réalisme assez noir. Elle met en scène le " quatrième pouvoir " et plus précisément la presse réputée pour s'attacher aux faits plutôt qu'aux opinions. On pense évidemment à la rédaction du Monde. Le spectacle soulève un certain nombre d'interrogations auxquelles le spectateur devra lui-même répondre. Il est notamment question de savoir si le droit d'informer et la liberté d'expression seraient encore envisageables sous un régime politique d'extrême droite. À l'inverse, autre question : que penser d'une démocratie qui refuserait le choix de la majorité dès lors qu'elle met l'extrême droite au pouvoir ? À la veille des prochaines présidentielles, le texte pourrait être senti comme prémonitoire, mais parvient à éviter la caricature. Par ailleurs, les comédiens sont convaincants malgré une distribution inégale. Heureusement, l'énergie communicative de Catherine Griffoni – qui s'inspire manifestement de Catherine Ney – maintient le rythme et dynamise la troupe. Marjorie Ciccone sort aussi du lot. Enfin à l'image de l'équipe de rédaction, le décor – sans doute un peu trop sobre - se délite peu à peu, grâce à une scénographie tout à fait subtile. Les Témoins est donc à ranger dans la catégorie du théâtre engagé. La politique y est dépeinte comme un virus dont on ne peut savoir à quel point il sera destructeur. La pièce remet en question la fonction de journaliste en collusion (ou non) avec le pouvoir en place. La chute reste ambiguë. Toute proportion gardée, elle n'est pas sans rappeler celle de Rhinocéros de Ionesco. En définitive, Yann Reuzeau se révèle comme un astucieux lanceur d'alerte qui interroge habilement la presse et les médias en les mettant devant leurs responsabilités à venir. Comme Gérard Davet et Fabrice Lhomme le suggèrent au sein d'un échange à l'issue de la pièce, le devoir des journalistes consistera à éclairer les " zones d'ombre " en faisant preuve d'" honnêteté intellectuelle ". Sacrée gageure...
# écrit le 23/10/21