Matit75

Comédie: No Limit

-Un grand moment d'absurde
C'était une belle surprise, hier, lorsqu'on m'a invitée à aller voir ce spectacle déjanté, emprunt de Monthy Piton, Kaamelott, et d'une pâte bien à eux. De belles ruptures de rythme chez ces comédiens, pour mettre en avant l'humour et marquer l'absurde. Je reviendrai cependant sur quelques longueurs et sur cette fin déjà vue -sans spoiler, mais trop classique à mon goût en comparaison avec l'originalité de la pièce-. Un magnifique "Général!" qui manie les ruptures avec brio, de colères absurdes en chute calme, un personnage très bien campé. Le grand bravo revient au Président. Il y avait longtemps qu'un jeu d'acteur ne m'avait pas ébahie à ce point. Bien sûr, l'ensemble des comédiens était excellent, et aucune fausse note ne leur échappait. Mais ce Président, d'une simplicité déroutante, d'une justesse humble, mérite particulièrement qu'on s'y attarde. En ces temps de Molière, je me suis étonnée de ne pas le voir nommé pour son interprétation si juste, et si complexe. Le jeu des mots, les intonations, le recul sur son propre personnage, le second degré, tout y était. Il faut dire que le texte sert très bien ces comédiens. Quelques longueurs, notamment les traductions de russe, la fin, qui tire légèrement, sont à relever. Mais elles n'entachent en rien l'instant déluré qui nous est offert. Un grand bravo, donc, à cette équipe harmonieuse, qui danse, syncro, sur le texte qui leur est servi.
# écrit le 09/04/23

Théâtre contemporain: Glenn, naissance d'un prodige

-Mais donnez un Molière à ces gens
Que dire... ? On m'a invitée, ce samedi, et je ne m'attendais à rien. Autant spoiler tout de suite que c'était une surprise superbe. On commence par le texte : j'ai été parfaitement happée. En fait, l'écriture est magnifique, mais pas prétentieuse. J'ai souvent le reproche dans le théâtre français contemporain d'entendre, derrière les répliques, l'auteur qui se fait plaisir et qui aime très visiblement sa propre plume. Une sorte de "regardez comme j'écris bien, hein les gars ?". Pas là. Là, c'est effectivement -très- bien écrit, mais l'auteur s'efface, pour porter sa pièce et son propos. Une humilité, même avec des répliques aussi belles que "parler est le meilleur moyen de ne pas se comprendre". Je suis inconditionnellement tombée pour cette plume humble, efficace, drôle, fine, bref, une merveille d'écriture. Personnages, bien sûr, très bien construits, puisque s'appuyant sur cette excellente base littéraire. On parle du jeu maintenant ? Bah oui, parlons du jeu. Quel équilibre ! Là encore, aucune prétention, aucun acteur qui se regarde jouer. Ils sont tous au service de leur rôle, sans essayer d'effacer les autres. Un Glenn qui crève la scène, mais qui parvient à faire briller ses partenaires. Des partenaires à la hauteur, bon sang. Une mère qui joue si bien qu'on en comprendrait presque ses travers ; elle touche, on la comprend, cette folle amoureuse de son fils et de son talent. On s'en veut même d'y être attaché, mais c'est ce qu'il faut, parce qu'on saisi alors l'impossibilité pour ce fils de se détacher d'elle. Une cousine qui n'existe pour rien, et qu'on voudrait faire exister, secouer, prendre dans nos bras. Un père dépassé, d'une intelligence rare, un impressario fin, drôle, stratège, flirtant toujours avec le cliché sans jamais y entrer, parfait en somme. Et ce personnage tout terrain qui nous offre des accents canadiens à se tordre de rire. Mais quelle claque ! Mise en scène très cinématographique, c'est ma cam, là je ne suis peut-être pas objective, j'adore ça. Big up au morceau Iris de wim mertens, que je ne m'attendais pas à voir ici. Très bien amené en Leitmotiv tout du long. Dernier point à acclamer : la sobriété du piano. Bien sûr, vous faites une pièce sur le plus grand pianiste du 20ème, il était compliqué de demander à un acteur d'interpréter les notes à sa façon. C'est de la voltige, qu'il a fallut mettre en place, et vous l'avez extrêmement bien fait. Je n'ai rien à ajouter, si ce n'est : bon sang, offrez des Molières ces gens.
# écrit le 09/04/23

Parodie: Les Misérables 2.0

-Uhm.
On ne note pas pour ne pas écrouler les stats d'une troupe. Mais faut réécrire le texte en urgence.
# écrit le 29/07/22

Comédie: Au Scalpel

-Bah… c’est pas top hein.
Même si les deux acteurs jouent bien la pièce a très très peu d'intérêt. La rivalité fraternelle, sujet vu et revu, est extrêmement mal portée par un texte vide. On s'attend à tout, et bon sang, quel intérêt de nous faire une heure quinze de fausse psychanalyse sur leur enfance mutuelle ? Ça se prend énormément au sérieux pour pas grand chose. Si, y'avait une sceno sympa. Voilà.
# écrit le 29/07/22

Autres pieces: Un air de Bukowski : Boire, baiser, écrire

-Cet homme est fou.
L'adage dit : pour allumer un feu il faut être soit fou, soit poète, soit amoureux. Amoureux des mots, poète et complètement fou, c'est chez le spectateur qu'il allume un feu d'émotion. On a adoré !
# écrit le 29/07/22

Théâtre musical: Belles de nuit

-Notre meilleur moment en Avignon
Rien à redire. On a vu une quinzaine de spectacles, c'était le plus beau de tous. Le plus fort, le plus marquant et le plus vrai. La prestation des trois musiciens (guitare contrebasse violon) est sublime. Les voix des comédiennes sont hors normes, et le jeu de tous les acteurs est brillant. On est ressortis bouleversés. Quel propos de fond si bien porté ! C'est rare et c'est précieux. Que de l'art pur revienne à sa source : défendre une cause et le faire aussi bien, il était temps. Merci à cette équipe de nous rappeler ce que peut faire la scène pour tous.
# écrit le 29/07/22

Théâtre contemporain: Écoutez leur silence

-Vibrant
Étonnant moment où se suspendent nos aprioris, pour écouter l'absence au coeur des maux. On rencontre tour à tour la douleur, la honte, l'amour, la légèreté adolescente poignardée ponctuellement par ses traumatismes, on rit aussi, portés par la générosité de la jeunesse; et puis on pleure, parceque certaines choses ne se dépasseront jamais. Le jeu des lumières nous bascule dans les pensées tues des personnages, puis nous éclaire de toute leur joie. Ce qui compte au final, c'est de vivre non pas malgré nos cicatrices, mais avec elles, et avec des gens qui sauront les trouver belles. L'auteure parvient à nous livrer cet ensemble d'émotion , les comédiens se livrent avec une honnêteté aussi authentique que le sont leurs personnages. Allez y tendrement, leur bienveillance déteindra sur vous.
# écrit le 16/05/22

Théâtre contemporain: #Metoo?

-Tout le monde doit voir ça
Une pièce d'une intelligence rare. Tous les clichés qui peuvent effrayés sont balayés au moment même où on les redoute. " Vont elles tomber là dedans ? " non, jamais. " Attention terrain glissant ", elles ne glissent jamais non plus. C'est extraordinaire. La mise en scène est sublime, un jeu de lumière qui vous caresse, et d'un coup, le jeu des actrices lui, vous frappe. On alterne entre la douceur et le coup de poing, et on ressort avec une affection débordante pour ces deux comédiennes qui ont livré un trésor théâtral. Rien de ce que vous redoutez sur le féminisme ne se joue ici. C'est vrai, c'est brut, c'est poétique. On se remet en question. Quand les lumières s'allument. On a simplement envie de les remercier. Courrez y, tout le monde devrait la voir. Et donc, en conclusion, à toute l'équipe, à cette auteure si fine, ces comédiennes si puissantes, cette metteur en scène si subtile, juste : merci.
# écrit le 26/03/22

Comédie: Les Faux British

-Génial
Au risque de paraître peu original : la vache qu'est ce que c'est drôle ! On rit du début à la fin, et même lorsqu'un gag se répète et qu'on craint de rentrer dans une spirale répétitive, ils arrivent à aller plus loin ! Mention spéciale pour cette fin explosive improbable et superbement mise en scène.
# écrit le 24/01/22

Théâtre contemporain: Edmond

-Merveilleux
Une prouesse de très très haut vol
# écrit le 23/01/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com