One man show: Djamil le Shlag

-Courageux et drôle
Encore meilleur que les chroniques ! Un spectacle courageux et un artiste accessible. J'apprécie particulièrement la conjonction entre humour, politique (quoiqu'il s'en défende - mais non, vas-y Djamil, l'important c'est de ne pas se prendre au sérieux, mais ça n'empêche pas de dire les choses !), récit de vie et analyse sociologique... Superbe !
# écrit le 28/10/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre contemporain: J'habite ici

-Une caricature de caricatures
Nous avions très envie d'aimer cette pièce, la première que nous voyions dans ce magnifique théâtre du Rond-Point, sur les Champs, après deux années de crise. Portée par de bons acteurs, une mise en scène irréprochable (décors, lumières, musiques...), un titre alléchant, une présentation bien conçue, elle avait tout pour nous plaire ! Hélas, la déconvenue fut terrible. Ce n'est même pas la grossièreté ni la vulgarité, qui ont, pour notre part, plutôt tendance à nous amuser, à apporter du piment à un spectacle – quoiqu'ici elles ne parviennent même pas à entraver l'ennui soporifique qui s'installe dès la première demi-heure. Non : c'est qu'ici, elles sont utilisées à des fins de caricatures tellement pathétiques et nauséabondes qu'elles en deviennent carrément insultantes. Au second, au troisième ou au quatrième degré, il n'y a rien à tirer de ces poncifs ridicules à la richesse imaginative d'attardé mental grandi en milieu bourgeois rétrograde. Vous aurez droit : aux homosexuels barbus qui paradent en costumes de libellules ; aux végans qui assassinent leurs enfants en les alimentant de thé au jasmin et de pain sans gluten ; aux carnivoristes qui se régalent de boudin aux rillettes arrosé de saindoux, et sauvent l'enfant de la famille végane en lui faisant manger du saucisson ; à l'anti-écolo qui milite pour plus de béton, plus de voitures et moins d'arbres en ville ; aux policiers pédés et racistes qui pleurent sur l'absence de canapés parfumés dans les commissariats ; à l'employé de bureau quinquagénaire qui organise des partouzes dans les ministères et cache cuir et porte-jarretelle sous son long pardessus. Mais si encore c'était drôle ? Dans la salle comble (plusieurs centaines de personnes), on eût pu compter sur les doigts des mains les quelques personnes s'étant esclaffées plus d'une fois. Et c'est peu surprenant. Rit-on d'un trio de bourgeois qui fomente de brûler un SDF noir qu'ils croient mort de froid sur la pluie ? S'esbaudit-on quand un vieux chauve vous narre par le menu le sordide cunnilingus que lui a imposé sa directrice commerciale ? On peut rire de tout, certes, mais quand ce n'est pas drôle, ce n'est pas drôle...
# écrit le 12/09/21 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com