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Comédie: La naissance de Marguerite

-One-man cow
C’est vrai qu’elle a des cornes, une robe parsemée de taches brunes et une queue chasse-mouches. Mais Marguerite persiste et signe : elle n’a rien à voir avec ces bovins parmi lesquels elle a été élevée. Magali Non : Marguerite fait du cinéma. Son unique film n’a pas été au box-office, et ses deux spots publicitaires pour « Saturnin » ne l’ont pas encore rendue célèbre. Ou si peu. Mais elle y croit. Parce que le cinéma, le jeu, c’est un peu une manière de saisir enfin cette identité après laquelle elle court, d’en tracer enfin les contours. Une manière d’exister pour ce qu’elle est. Mais sait-elle exactement qui elle est, dans le fond ? Car ce qu’elle nous raconte, alors qu’elle attend Giono, son milliardaire italien en retard à leur dîner en tête-à-tête, n’est rien d’autre que l’histoire de sa quête d’elle-même. Elle a rêvé d’un ailleurs où elle se sentirait mieux, Marguerite. Elle voulait quitter ce troupeau avec lequel elle n’avait strictement rien à voir, puisqu’elle n’était pas une vache. Elle a, exprès, écrit et réécrit l’histoire de sa naissance. Et puis elle est partie voir le vaste monde, Paris et ses rencontres plus ou moins mondaines. C’est là qu’elle a redécouvert, en symétrique, la différence qui rend marginale. Exclue dans le pré normand, elle l’est de nouveau dans la jungle urbaine. On est toujours différent de quelqu’un, c’est la leçon que Marguerite a apprise à ses dépens. Oui mais voilà, comment s’assumer quand on sent que le regard de l’autre n’est pas celui que l’on souhaiterait ? Se couper les cornes ou ne pas se les couper, telle est la question. Proclamer son unicité ou se fondre dans la masse ? Sous ses airs faussement déjantés, Marguerite nous interroge tout simplement sur notre rapport à l’autre. Pas si tolérant qu’on le proclame. Pas si simple, finalement. On rit, beaucoup, de voir Benjamin Lefebvre mimer avec son chinchilla rose fluo la mémé que chacun a croisée un jour, celle qui prend à partie son chien minuscule pour parler de ce monde qui va tellement de travers. On rit encore, quand il exécute, en talons hauts et sur un rythme endiablé, une samba imaginaire avec son milliardaire italien. On rit toujours, à le voir débiter du Paul Eluard à la scie électrique, sur le ton d’un débutant tétanisé par son public – un vrai moment d’anthologie. Et on rit de sa minute de déprime où il s’empiffre de chantilly tout en s’engueulant vertement, schizophrénie criante de vérité. Seul en scène, Benjamin Lefebvre la peuple d’images, de personnages, d’animaux, de situations, par le simple pouvoir évocateur des paroles, des jeux de mots bien tournés, des clins d’œil littéraires bien placées. Tour à tour hilarant et grave, Benjamin Lefebvre est tout à la fois un acteur, une vache et une femme. Elle est drôle et émouvante, Marguerite.
# écrit le 11/10/07 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com




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