Rosita M

Théâtre classique: Le rêve d'un drôle d'homme

-Un texte prémonitoire
Cette nouvelle a été publiée en 1877 sous le nom de " Le rêve d'un homme ridicule " dans le journal " Le Citoyen ", revue hebdomadaire dans lequel Dostoïevski écrivait régulièrement. Telmo Herrera, metteur en scène de ce monologue adapté pour le théâtre, n'a probablement pas aimé l'appellation d' " homme ridicule " et l'a changé en " drôle d'homme " Et s'il est vrai que cet homme est loin d'être ridicule, ses camarades, raconte t-il, ne comprennent rien à sa vision du monde qu'il décrit rempli de vies médiocres et de souffrances inutiles. Ils rient de lui, le traitant de " ridicule ", et nous spectateurs, nous demandons s'il ne souffrirait pas de paranoïa tant sa réaction exaltée est démesurée. Sa persuasion de détenir La Vérité fait de lui un odieux narcissique. On est dans Dostoïevski et ses thèmes universels, le maléfique ne cessant de se confronter à la bonté, la beauté et la grâce incarnée ici par la très inspirée, Lexia Bonnaud. Puis arrive le songe, celui du monde parfait éclairé par la seule lueur d'une étoile qui projette son amour partout. Le suicide rêvé de ce drôle d'homme qui l'entraine vers la mort nous projette dans un voyage digne des meilleurs récits d'expériences de mort imminente ou du monde parfait décrit dans le film de Coline Serreau " La belle verte ". De ce long rêve porté par un récit fantastique, le drôle d'homme incarné par l'excellent interprète Jérôme Deschamps, se réveillera guéri et prêt à diffuser une parole universelle de paix et d'amour. Un texte d'une incroyable modernité, servi par une excellente mise en scène pleine d'inventions où danse la poésie et chantent les mots.
# écrit le 04 Février , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Comédie: Allo Sig Sig !

-Cinq solitudes en quête de rencontre
On a du mal à savoir où se passe l'action. Une maison de repos ? Une consultation psy ? Un salon de thé ? Une pièce de Shakespeare ou de Molière, de Ionesco ou du répertoire du Splendid. Ne se retrouve-t-on pas aussi dans le conte de Lewis Caroll ou dans cette vieille histoire de Peter Pan ? Qu'importe et d'ailleurs on se retrouve toujours ailleurs, dans un intérieur mouvant, joyeux et coloré. On se tient droit dans son siège et jusqu'au bout on suit les comédiens, chacun porté par un texte qui leur sied comme un gant, cinq solitudes hors du commun en quête de rencontre. On attend la chute comme on attend l'heure de l'apéro, l'attente est délicieuse comme le goût du macaron. Allez y voir jouer ce bijou insolite et réservez sans modération !
# écrit le 13/12/23