Ses critiques -Le passeur 10/10 Mettre en scène l'étranger d'Albert Camus est un défi singulier : exprimer l'intensité d'un drame existentiel traversé par mille questions philosophiques. Seul un passeur peut l'accomplir, un serviteur du texte, de la pensée, de leur intensité conjointe réunie dans l'épreuve d'un je qui se découvre à lui-même. C'est chose faite. Bravo à Kevin. Bravo à Aurélie qui ouvre à l'espace et au temps avec grande polyvalentce cette odyssée singulière. A voir et à revoir en effet. # écrit le 07 Juillet
| -Fragile communion 10/10 Comme pour la musique, l'interprétation est excellente lorsque la pièce s'y prête, et cette pièce s'y prête magnifiquement : comment gérer cette indicible distance qui sépare les générations, mais qui les attendrit et les durcit tout à la fois. C'est un tour de force, plein de sobriété , de finesse et de grande poésie, qui éclaire le destin de nos élans spontanés en quête de reconnaissance. Bravo les artistes. # écrit le 07 Juillet
| -Retour à l'origine du théâtre Il est une voie royale au théâtre, inaugurée par son créateur, Sophocle, où l'affect et la raison se livrent un combat visiblement sans merci pour l'humain : dotés d'une soif inextinguible de justice et de vérité, nos quêtes respectives nous conduisent-elle sur la voie de notre salut, ou de notre perte ? Sommes-nous individuellement apprêtés pour ce voyage où notre identité et notre altérité risquent à tout moment la dislocation ? Une transposition magistrale et combien moderne de ce dilemme existentiel nous est proposée par Ariel Dorfman dans la pièce " La jeune fille et la mort ", où le hasard de la vie conduit un prédateur et une proie à échanger leurs rôles, 15 ans après leur première rencontre. La mise en scène idéalement épurée et resserrée par Stéphane Battle se conjugue avec le jeu incroyablement juste de trois comédiens, véritables missionnaires : Michel Decroocq, Isabelle Matras, Marc Bechet. L'alchimie qui opère à merveille entre profondeur de l'intrigue et intensité du jeu ont eu, comme souvent au théâtre, un effet cathartique sur mon humble personne : mais où en suis-je sincèrement avec mes certitudes et mes évidences ? Une fois le premier trouble passé, une conviction s'est paradoxalement imposée à moi : si ces comédiens n'ont pas définitivement balisé le chemin tortueux de la Justice, ils m'ont fait éprouver ce que serait une parfaite injustice : ne pas aller les voir ! # écrit le 03 Juillet
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