@768584

Théâtre contemporain: Ca n'arrive qu'aux mortels

-La Jeune Fille et les Mortels
Il y a dans le deuxième mouvement de la Jeune Fille et la Mort, une ligne de violoncelle - deux mesures à vrai dire -, un cri de désespoir qui, je ne sais pour quelle raison, m'a toujours enivré aux larmes. J'ai vécu cela, à nouveau, hier. Ca n'arrive qu'aux mortels, c'est un quatuor à cordes brillant et tragique, une vision pudique et délirante de l'horreur qui fait voler en éclat l'hypocrisie d'une société sclérosée. Un théâtre humain. Merci.
# écrit le 18/04/09

Théâtre dramatique: Yerma

-Au-delà des larmes
Dans la pénombre d'un champs, au milieu de la Cartoucherie, j'ai vu les peintures noires de Goya et le cinéma d'Eisenstein se mêler en une symphonie bouleversante, les mots et les images s'effacer pour jouer dans mon âme les notes les plus sombres de Prokoviev. Point de musique pourtant dans cette adaptation, assurée mystérieusement par un délire tragique qui emporte l'imagination vers des horizons que les damnés de la pièce ne pourront jamais caresser. La musique de Lorca, des lamentations de Celle qui tue son enfant absent avec son époux éveilla en moi un malêtre au-delà des larmes, ancré dans mes entrailles, pour lequel je ne peux ce soir que témoigner de la gratitude. Merci.
# écrit le 03/04/08