La Boîte en Coquillages, c'est une atmosphère. Lourde, plombée, névrotique. Elle vous laisse l'impression d'un ongle frotté sur un tableau noir : le cri strident du cauchemar dont on ne sait s'il commence à peine ou s'il vient de finir. Elle vous scie les nerfs puis vous laisse pantelant, écrasé par un gigantesque coup de massue. Elle n'est pas sans rappeler l'atmosphère irrespirable et poussièreuse de Mauriac et l'on entend presque Brel chanter « car chez ces gens-là, monsieur. ». L'oppression ne cesse que lorsque les lumières sont rallumées ! La Boîte en Coquillages, ce sont surtout quatre acteurs qui savent donner à un texte lourd et statique toute la portée dont il a besoin pour atteindre le spectateur. La difficulté de la tâche est surmontée vaillamment par un jeu constamment en mouvement, une implication et une identification indéniable de la part des acteurs et une mise en scène plutôt sobre et bienvenue. La Boîte en Coquillages, c'est enfin une pièce forte, particulière, qui ne sera pas recommandée aux âmes sensibles ou légères et dont personne ne sort indemne ni indifférent. Chez nous, on appelle ça du théâtre. # écrit le 24/03/03