@788260

Comédie: Le Gai Mariage

-Triste mariage
Dur de rire à cette pièce après qu'un personnage dit "Maintenant que le mariage homosexuel est passé..." quand, quelques jours avant, il n'est justement pas passé. Dur d'y voir une simple pièce de boulevard légère et divertissante quand les valeurs qui sont prônées sont l'argent et la médiocrité et que 95% des gags sont au détriment des homosexuels, des femmes, des chômeurs, des handicapés - en gros tout ce qui n'est pas un homme qui travaille dans l'immobilier (oui, le voilà l'idéal masculin moderne). Ecrire et réussir un pareil succès avec une pièce aussi rétrograde me dépasse et me rend triste.
# écrit le 03/07/11 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre dramatique: Bent

-Dur, bouleversant et nécessaire
Surtout quand la veille, on a vu "Le Gai Mariage" et qu'on voit qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que l'homosexualité soit acceptée comme une réalité et non comme un vulgaire accessoire comique (et je ne parle même pas des récentes déclarations de l'Assemblée Nationale). Mes seuls bémols vont à une mise en scène trop conventionnelle (avec noir et musique entre chaque scène, ce qui casse le rythme et la fluidité de l'ensemble), des seconds rôles un peu laissés pour compte et une différence d'âge incongrue entre les deux personnages principaux, qui décale un peu le propos de la pièce et laisse perplexe quant à comment s'est fait la distribution. Au final, le message passe quand même très bien et l'émotion est omniprésente, surtout dans la seconde partie grâce au comédien qui joue Horst. Un jeune comédien aussi juste, sincère, vibrant et généreux est rare aujourd'hui et je tiens à le féliciter particulièrement. Je souhaite à cette équipe une belle carrière à Avignon et ailleurs!
# écrit le 03/07/11

Théâtre de l'absurde: Vernissage

-Funny Games à l'envers
Si l'on commence par rire à cette petite galerie des névroses, la pièce grinçant de plus en plus fort, le rire devient jaune et finit vraiment glaçant. Véra et Michael, au premier abord attachants dans leur apparente maladresse de vouloir trop bien faire, se muent en un hydre conformiste terrifiant, tandis que leur victime, Ferdinand, cet ami à la vie "imparfaite, s'enlise lentement dans leur appartement, devenu une abîme infernale. Le talent de cette pièce (et de cette mise en scène) est sa subtilité; chaque comédien tient sa partition de bout en bout, rendant la chose encore plus implacable, si bien que, peu à peu, comme Ferdinand, on s'y laisse piéger sans s'en rendre compte.
# écrit le 05/05/08