De tous les philosophes qui illustrèrent depuis mille ans la grande tradition juive,il en est peu, assurément,des plus fascinants mais aussi des plus actuels que le Kabbaliste espagnol Aboulafia, qui naquit vers 1250 à Saragosse.

Fascinants ce grand voyageur qui fut aussi pour son époque,un marginal l'est par son permanent et prestigieux effort de concilier en lui le mysticisme extatique et intelligence spéculative, et cela un peu à la façon de son contemporain,le grand dominicain Maître Eckhart qui occupe, dans la tradition chrétienne,la même place singulière que lui.
Actuel cependant aussi,par l'actualité même de cette kabbale, à la fois mystérieuse et méconnue,dont nos savants les plus avancés pressentent désormais qu'elle est le dépôt d'une gnose, d'une connaissance ou reposent les secrets d'une science encore à venir.

La pièce de théâtre ici présentée relate les faits historiques réels. Il est avéré qu'Aboulafia se rendit à Rome pour rencontrer le Pape Nicolas III dans le but précis de réconcilier le christianisme et l'hébraïsme.
Il est non moins exact qu'il y fut retenu prisonnier quelques semaines,juste au moment ou ce pape mourait.
Mais l'essentiel ici n'est pas dans l'anecdote. Il est dans la mise en scène de cette pratique kabbalistique ou l'on peut voir,au choix une oeuvre de magie ou au contraire comme le voulait et le savait Aboulafia,une expérimentation bien conduite.