En août 1792, peu après la fuite manquée de Varennes et alors que la France vient de déclarer la guerre à l'Autriche, le manifeste de Brunswick qui menace les Parisiens d'une "vengeance exemplaire" attise la haine contre la famille royale recluse aux Tuileries.

Parmi les aristocrates venus défendre le roi, Sophie d'Aubusson retrouve son jeune cousin Alban d'Armentières dont elle est éprise. Tandis qu'ils attendent sans illusions l'assaut des sans-culottes, un commissaire de la Commune de Paris les enjoints de quitter le palais.

Comédie lyrique et désenchantée, Cruelle aurore nous montre des êtres pris dans la tourmente de l'Histoire, victimes de leurs croyances et de leurs passions.

"Clemenceau disait que la Révolution française est un tout et qu'on ne peut rien en soustraire sans en fausser la vérité profonde... Bien qu'inspirée d'événements réels et d'anecdotes vérifiées, Cruelle aurore ne prétend pas éclairer d'un jour nouveau ces événements bien connus. J'ai voulu montrer comment la prise des Tuileries avait pu être vécue par trois jeunes gens conscients de vivre une période cruciale faite de reniements, d'espérances et de bouleversements définitifs.
Je me suis efforcé de comprendre mes personnages et de les aimer sans les juger. Ils peuvent apparaître ignobles ou sympathiques, attendrissants ou prétentieux, naïfs ou lucides – je les ai voulus d'abord humains. La tentation était grande d'emprunter les sentiers battus du mélodrame larmoyant, de la comédie bouffonne ou de la tragédie sanguinolente. Mais cette période, précisément parce qu'elle est excessive en tout, méritait plus de mesure et d'humour. Qu'on approuve mes personnages ou qu'on les réprouve, je souhaite qu'ils nous restent proches par leur esprit, leur courage et leur fragilité." Benoît Marbot