Le docteur Manuel soigne les sans-abri au foyer des Alizés depuis des années. L'endroit est sale et vétuste. Barbara, étudiante en sociologie, vient pour son mémoire observer "les malheureux" qui ont chacun un "caractère" bien trempé. Dans ce contexte, le délégué à l'action sanitaire et sociale inspecte les lieux dans l'idée d'embellir le centre. mais lorsque l'étudiante apprends que seuls des bacs à fleurs sont disposé dans le foyer, son sang ne fait qu'un tour et décide d'emmener tous les pensionnaires et le docteur Manuel, au Musée de l'Homme pour les sortir de leurs conditions.

Rapidement, la sortie culturelle tourne en occupation des lieux et en prise d'otage. Les sans-abri sentent qu'ils ont enfin l'opportunité de faire entendre leur voix. Les femmes expriment leur révolte et prennent "le contrôle" de la stituation. Mais l'étau se resserre entre un otage récalcitrant et la police qui encercle le musée... Qu'adviendra-t-il au petit matin de ces révolutionnaires ?

Traiter cette pièce n'est évident pas un hasard au regard de ce que nous connaissons malheureusement depuis fort longtemps. Mais plus que jamais le thème des sans-abri est aujourd'hui au coeur de l'actualité. Témoin l'action " des enfants de Don Quichotte " vis-à-vis des laissés pour compte du canal St Martin, des rives de la Seine, devant une bouche de métro, ça et là au coin d'une rue, devant chez soi. Un autre monde que nous ignorons.

Pas d'analyse intellectuelle. La force et l'affrontement de ces personnages révélés de leur fond intérieur, donnent à voir la réalité d'un malaise ambiant et cruel de notre société. Aussi féroces qu'ils puissent paraître dans leur humanité, c'est bien leurs faiblesses et leurs impossibilités à communiquer qui les animent, qui les tuent.