" Treize ans de vie conjugale. Mais où sont les feux de Bengale ?! "

Tel est le leitmotiv qu'entonnent souvent ensemble Elvire et Franklin, les deux époux modernes d'une éternelle comédie. Ils doivent se rendre à un dîner chez les Paniquel mais demeurent cloués chez eux, sans pouvoir partir : la baby-sitter sur laquelle ils comptaient pour garder leurs enfants n'arrive pas.

Lassitude, mauvaise humeur, griefs plus ou moins rentrés se font jour entre eux. Franklin, par ailleurs, souffre du " complexe de baby-sitter ", d'un sentiment de frustration : le fait, dit-il à sa femme, que chaque fois que l'une de ces jeunes et ravissantes créatures fait irruption chez lui, il doit aussitôt quitter les lieux, se mettre à la porte...Nous surprenons donc ce couple, enfermé dans une sorte de temps mort. Mais la vie qu'ils mènent ensemble depuis plusieurs années n'est-elle pas une longue suite de temps morts ?

La baby-sitter sonnera enfin à la porte. Ce ne sera pas tout à fait celle qu'ils attendaient mais une salutiste exaltée, Soeur Epine-du-Saint-Esprit qui vient apporter la " bonne nouvelle ". Trop heureux de cette diversion, Elvire et Franklin font assaut de civilités, retiennent chez eux la messagère céleste et se gaussent à ses dépens. Ils parviennent à lui faire boire de l'alcool, ce qui va provoquer chez celle-ci des comportements aussi drôles et qu'inattendus.

Cependant Soeur Epine-du-Saint-Esprit finira par agir sur Elvire et Franklin à la manière d'un révélateur. Le couple retrouvera t-il son unité ou va-t-il continuer de brûler doucement dans son Enfer ?

René de Obaldia semble nous raconter une histoire vieille comme le monde, transposée dans un appartement bourgeois et étriqué, celle de l'humanité qui a besoin de boucs émissaires pour ne pas tomber dans l'autodestruction. Montée a priori comme une comédie, La Baby-sitter peut tout autant nous amuser que nous interroger, en basculant peut être dans un univers décadent.