Fata Merda est né du désir d'écrire avec et pour nos clownes en revisitant les contes et leurs morales/ sur des sujets existentiels. Claire voulait travailler sur le conte la Belle au Bois Dormant avec Mathilde pour son univers à la fois trash et naïf. Mais les clownes sont là pour nous détourner de nos objectifs et notre attention s'est portée sur le personnage de la vieille fée, vivant seule dans sa tour, exclue des festivités du baptême de la petite princesse, parce que trop vielle, trop laide. Quels pouvoirs scabreux pouvait-elle bien posséder ?

Nous les avons imaginés et prêtés à nos clownes qui s'improvisent scatomiennes au cours d'un rituel digne de la cour de Louis XIV où elles se proposent de lire l'avenir dans les déchets, aussi bien physiques qu'organiques. Elles mettent alors en scène leur magie divinatoire au service d'une humanité paralysée par l'angoisse d'une apocalypse future. Mais rien ne se passe comme prévu et celles qui se rêvaient sauveuses se transforment en oiseaux de malheurs burlesques. La confrontation des clownes aux déchets, à ce qui est vieux et à ce qui pue, met en lumière le tabou du passé et la peur de l'avenir. Car Fata Merda est un travail d'écriture autour de ce que l'on cache pour sortir de la torpeur contemporaine grâce au rire cathartique que permet la démesure du jeu clownesque.