Il s'agit d'une adaptation du texte racinien dans laquelle est montrée la passion détruite de Bérénice pour Titus : ivresse amoureuse, passion folle et sens du devoir, obéissance à la loi de l'Empire.
Bérenice s'abandonne à une radicale liberté dans sa passion amoureuse, reine inconsolée elle prend tous les risques.

L'adaptation et la mise en scène de cette pièce sont orientées vers des moments allusifs à des situations contemporaines en écho avec l'actualité des conflits au Proche-Orient.
Bérénice Reine de Palestine et Titus Empereur de Rome devenant le symbole de cette paix impossible et de cette idylle irréalisable. Seule l'issue de la séparation semble être envisagée.

Jérusalem et Césarée annonçaient le destin tragique qui viendrait remettre cette région et ses âmes détruites, dans les tourments annonciateurs des drames modernes. C'est pourquoi les deux langues de ce conflit (arabe et hébreu) seront mises en exergue et en articulation avec les alexandrins raciniens.

La pièce est émaillée de chants dans les deux idiomes : Hébreu et arabe, de musiques et de danses et chorégraphies, à la fois modernes et orientales. Un écho biblique du "Cantique des cantiques" vient ponctuer les séquences fortes de cette pièce aux actions rares mais au rythme vigoureusement sensible.

Nous avons essayé de rendre, à travers la prestation talentueuse, envoûtante, toute en intelligence, grâce et élégance de Romane Minguet, la "substantifique moelle" de cette déchirure.