A l'écart de l'arbre à palabres, la voix des femmes africaines berce son propre rêve, envoûtant, mystérieux... " Olélé olélé moliba makasi... " La voix prend des accents tendres mais tendez mieux l'oreille. Le ton à lui seul ne dit pas tout...

C'est le rythme qu'il faut suivre quand il évoque les coups de pagaie des rameurs en pirogue: " Olélé ! Olélé ! Le courant est très fort/ Ramez ! Ramez ! / Son pays, / Son pays, c'est le Kasaï " Une berceuse vraiment choisie pour calmer les bébés ? Mais la mère qui apaise son enfant entre deux tâches quotidiennes peut aussi exprimer d'autres préoccupations... Où sinon mieux que dans les berceuses pouvait se faire entendre la voix de la femme africaine, cette grande absente de l'arbre à palabres...

A chacun de percer comme il les entend les mystères de ces chants, préservés et transmis grâce à la culture de l'oralité qui caractérise l'Afrique. La manipulation d'objets et de marionnettes vient soutenir le songe.

Un spectacle qui nous rappelle aussi qu'en Afrique, la musique est avant tout don des dieux, source sacrée d'équilibre et de fécondité.