Rien ne résiste au vent glacé qui balaie la steppe obscure. Les habitants du village ont déserté. Reste Fiodor, l'idiot du village, endormi sur l'énorme poêle éteint.Emmitouflé dans son caftan, Fiodor rêve du temps où le feu dansait haut et clair comme un coq rouge.
Mais le réveil est dur et rêche comme la neige dont la texture annonce un hiver précoce et terrible.
Par chance, Fiodor vit au pays des contes, là où, au fond des poêles, il est naturel que veille l'esprit du foyer : le Domovoï. Un adjuvant précieux, même s'il ne sait comment rallumer le feu sans sa femme, la Domovikha, partie avec tout le village.
Ce génie-là agite l'ultime lueur d'espoir qui pousse Fiodor à s'aventurer par-delà les contrées habitées,
au "Pays de l'Hiver Sans Fin ".
Il part chercher le feu, doit guetter la lumière, pour retrouver les autres.
Ce récit initiatique de Georges Perla est imprégné de l'atmosphère nostalgique des contes russes.
Un comédien/conteur, une chanteuse et un accordéoniste font jaillir l'âme du récit.
Les accents mystérieux de la langue russe scandent les scènes : autant de formules magiques, conjurations, invocations en langue obscure, qui nous font ressentir le pouvoir physique d'une parole "vraie".