En 2012, une adolescente ouvre une valise contenant des documents. Monte alors l'appel d'une sirène ; l'adolescente entre dans la parole de l'histoire : Espagne 1936, c'est la guerre, le combat, la lutte contre le fascisme "¡No pasarán!"... Des hommes et des femmes affluent du monde entier pour se battre aux côtés des Républicains espagnols. Plus de 70 nationalités y seront représentées !... Mais leur retrait est ordonné. Février 1939, civils et combattants républicains espagnols doivent quitter l'Espagne vers la frontière française. Dès leur arrivée, ils sont internés dans des camps improvisés... Argelès, Saint-Cyprien, Gurs puis Agde, Septfonds, Vernet, Bram.
Dans la "baraque de la culture", à l'intérieur du camp, les étudiants et les enseignants tiennent un journal, des récitals de poésie ont lieu chaque soir, des expositions de dessins sont organisées ; l'écriture, le dessin, le chant, la danse, la musique, maintiennent l'esprit et le corps en éveil... Une force de vie, d'engagement politique côtoyant la mort.

1940, En France c'est la guerre. Puis la capitulation pour les uns. Pour les autres dont de nombreux réfugiés républicains espagnols, c'est l'entrée en résistance. Trois allumettes allumées dans la nuit à l'heure du Couvre feu d'Eluard, une dernière cigarette se fume sous les fortifications dans les sonorités sourdes d'un poème d'Aragon ; les voix amies celles des Républicains espagnols engagés dans la résistance, arrêtés, déportés, condamnés se mêlent à celles de Marianne Cohn, Marie Claude Vaillant Couturier, Danièle Casanova, Berty Albrecht, Joseph Epstein... Mont Valérien 21 février 1944, Celestino Alfonso adresse une ultime lettre à sa femme et à son fils ; Missak Manouchian à sa Mélinée ; l'adolescente entend les mots écrits par Jean-Pierre Timbaud à sa femme et à sa fille, par Olga Bancic à sa fille...

Tous se donnent à entendre d'une même voix intemporelle 24 août 1944 : les halftracks de la Libération du nom de Guadalajara, Madrid, Ebro, Guernic, ceux de la Nueve, entrent dans la capitale...
L'adolescente referme la valise. Les voix s'effacent dans la nuit.